Safran : l'activité téléphonie mobile n'est pas à vendre selon son PDG

Le groupe de haute technologie a finalement réalisé des facturations de 11,25 milliards d'euros (+6,4%) alors que les dernières estimations du groupe étaient de 11 milliards. L'activité téléphonie mobile a subi un recul de 12%. Mais elle n'est pas à vendre, selon son PDG Jean-Paul Béchat. Le titre en Bourse est très recherché et gagne plus de 5,5% en cours de séance.

Francis Mer qui a pris lundi 15 janvier ses fonctions de président du conseil de surveillance chez Safran arrive dans un groupe qui n'est pas en méforme malgré la grave crise qui l'a sécoué tout au long de l'année 2006. Le groupe de technologie a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires consolidé de 11,256 milliards d'euros, en hausse de 6,4% par rapport à celui de 2005, a indiqué le groupe lundi soir dans un communiqué. A devises et périmètre constants, la progression est même plus soutenue (+9,7%).

Ce chiffre d'affaires est supérieur aux dernières prévisions communiquées par Safran le 12 décembre 2006. Le groupe, issu en mai 2005 de la fusion de l'électronicien Sagem et du motoriste d'avion Snecma, avait alors laissé prévoir un chiffre d'affaires de 11 milliards en 2006 alors qu'il misait encore en septembre sur un chiffre d'affaires de 11,45 milliards. Safran a lancé le même jour un avertissement sur ses résultats 2006, prévoyant une baisse de sa marge opérationnelle à 4% du chiffre d'affaires (contre 5,5% à 6% prévu initialement), en raison de performances moins bonnes que prévu dans les branches défense sécurité et communications. Il faudra attendre le 15 février pour connaitre les chiffres définitifs des résultats 2006.

Le groupe Safran continue de tabler sur une marge opérationnelle 2006 autour de 4% et ne cherche par ailleurs pas à vendre ses activité de téléphonie mobile en difficulté, selon son PDG Jean-Paul Béchat. Lors de ses voeux à la presse, Jean-Paul Béchat a qualifié les 11,256 milliards d'euros de c.a du groupe l'an dernier de "bon signal" "encourageant" par rapport à l'avertissement sur résultat de la mi-décembre, mais a souligné n'avoir pas l'intention de relever sa prévision de marge opérationnelle autour de 4% pour l'année 2006, alors qu'il misait sur 5,5% à 6% avant l'avertissement sur résultat.

En attendant, la progression 2006 des ventes est particulièrement nette dans le secteur de la propulsion aéronautique et spatiale, le principal métier de Snecma, avec 5,072 milliards d'euros (+12,9%). A dollar constant, la progression serait de 16%. Safran se réjouit notamment dans son communiqué d'une forte croissance des ventes de moteurs d'avions civils (+33% pour les CFM56 des Airbus A320 et Boeing 737) et d'hélicoptères (+25%).

La branche équipements aéronautiques n'a progressé que de 4,3% avec 2,617 milliards d'euros de chiffre d'affaires (+8% à devises et périmètre constants). Sa croissance a été ralentie par un décalage de 142 millions d'euros de chiffre d'affaires dû au retard du programme d'Airbus A380.

Comme on pouvait s'y attendre, c'est la branche communications qui a le plus souffert avec 2,167 milliard de CA (-7,5%) même si à périmètre constant (en tenant compte de la cession des câbles à la fin 2005), elle aurait progressé de 2,8%. Au sein de la branche, l'activité téléphonie mobile a subi un recul de 12% "fortement impactée par la chute des prix qui caractérise ce marché", alors que l'activité haut débit a progressé de 19%. Toutefois pas question de céder l'activité téléphonie comme la rumeur l'évoque régulièrement. "Nous n'avons jamais dit que (cette activité, ndlr) était en vente", affirme ainsi Jean-Paul Béchat. "Nous sommes revenus à un modèle plus raisonnable, sans chercher une offre frontale de masse face aux géants du secteur comme Nokia. Au deuxième semestre, l'inflexion stratégique que j'avais annoncée a consisté à faire des offres ciblées vers les grands opérateurs, à réduire nos ambitions géographiques et les dépenses de développement", indique encore Jean-Paul Béchat.

Le chiffre d'affaires annoncé pour la branche Défense et Sécurité, issue de Sagem, ressort à 1,4 milliard d'euros en hausse de 13,6% sur celui de 2005. Toutefois à périmètre constant, hors intégration de l'entreprise allemande Orga, la progression ne serait que de 1,5%. De plus, précise le groupe, "il existe une incertitude de l'ordre de 40 millions d'euros en plus ou en moins" par rapport au chiffre publié, "compte tenu des travaux de clarification comptable actuellement en cours", en liaison avec les "écritures inexpliquées" évoquées en décembre.

Pour 2007, Safran indique ce mardi matin dans des documents fournis par le groupe pour sa conférence de presse consacrée aux voeux du président du directoire, Jean-Paul Béchat, qu'il prévoit une croissance de son chiffre d'affaires, de son résultat opérationnel et de son bénéfice net.

L'ancien industriel et ministre des Finances français, Francis Mer, a pris lundi ses fonctions de président du conseil de surveillance du groupe en remplacement de Mario Colaiacovo, ex-président de Sagem, qui était en conflit récurrent avec le président du directoire Jean-Paul Béchat, ancien patron lui de Snecma.
Aux termes d'un accord sur un changement complet de direction à la tête du groupe, il a été convenu que Jean-Paul Béchat démissionnerait de ses fonctions en septembre.

Les perspectives favorables et la bonne surprise du chiffre d'affaires 2006 ont plu aux investisseurs. Le titre a progressé de plus de 5,5% à 18,15 euros vers 11h 30 à la Bourse de Paris.

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