ABB vient d'augmenter sa réserve de cash et ne devrait pas avoir de difficultés pour assurer sa stratégie de croissance externe. Le groupe d'ingénierie helvético-suédois a finalisé aujourd'hui la vente de sa filiale Lummus Global à l'américain Chicago Bridge & Iron pour 950 millions de dollars. La cession de son activité aval pétrole et gaz va lui rapporter quelque 800 millions de dollars en cash, qui seront consolidés dans ses comptes au quatrième trimestre.

Parallèlement, ABB a effectué un versement de 204 millions de dollars pour alimenter le fonds de remboursement des victimes de l'amiante. Ce dernier concerne son ancienne filiale Combustion Engineering qui fabriquait des chaudières contenant de l'amiante, substance cancérigène.

Cela faisait plusieurs années qu'ABB cherchait à vendre Lummus. L'opération vient en tout cas à point nommé pour le groupe. Ce dernier, de nouveau bénéficiaire après plusieurs années de restructuration, a en effet récemment fait savoir qu'il comptait désormais s'atteler au développement de sa croissance externe. Avant même la vente de Lummus, ABB disposait déjà de 3 milliards de dollars de cash (2,1 milliards d'euros) destinés à réaliser des acquisitions d'ici à l'année prochaine plutôt qu'être réinvestis dans un programme de rachat d'actions. "Nous devons faire quelque chose avec ce cash d'ici à 2008, avait déclaré son directeur général début octobre dans une interview au "Wall Street Journal". Je suis un entrepreneur, pas un gérant de fonds." Le groupe aurait déjà identifié une bonne centaine de cibles potentielles mais les quelques discussions engagées buteraient sur des questions de prix.

Dans le cas où il n'aboutirait pas, le patron d'ABB n'exclut pas de se concentrer dans un premier temps sur sa croissance organique. Cela pourrait doper encore un peu plus ses résultats qui se sont avérés supérieurs aux attentes du marché au troisième trimestre avec un bond de 86% de son bénéfice net à 517 millions d'euros.