Attendu en fin de soirée par les marchés, le chiffre d'affaires 2006 de Vivendi a finalement été rendu public ce matin. Il s'élève à 20 milliards d'euros en hausse de 2,9% par rapport à 2005. A base comparable, sans tenir compte de la cession de NC Numéricâble, d'Annuaire Express et du club de football PSG, l'activité progresse de 3,3% en glissement annuel à 20,007 milliards d'euros. Pour le quatrième trimestre de l'année, le groupe de communication a enregistré un chiffre d'affaires de 5,5 milliards d'euros en progression de 1 ,2%. Néanmoins, sous ces chiffres assez lisses se cachent de grandes disparités entre les différentes activités du groupe.

La plus forte croissance est à mettre à l'actif de la division Jeux (Vivendi Games) qui enregistre une croissance de 25,4% par rapport à 2005 à 804 millions d'euros. Cette performance résulte essentiellement du succès du jeu de rôle en ligne World of Warcraft qui a franchi le cap de 8 millions de joueurs dans le monde.

Le Groupe Canal + voit également son chiffre d'affaires progresser de 7,7% à 3,6 milliards d'euros. La filiale a connu une bonne croissance de son activité de télévision payante en France et comptait fin 2006, 8,6 millions d'abonnements à ses offres de télévision payante. Avec l'intégration de TPS effective depuis le 4 janvier 2007, le groupe totalise désormais plus de 10 millions d'abonnements. Quant à CanalSat, il a augmenté ses ventes de 6% par rapport à 2005 avec 510.000 recrutements sur l'année.

Par ailleurs, le chiffre d'affaires d'Universal Music Group, est en légère hausse (+1,3%) à 4,9 milliards d'euros grâce à la croissance des ventes de musiques en ligne et à l'augmentation des redevances perçues aux Etats-Unis. Enfin, le groupe de téléphonie Maroc Telecom figure également parmi les activités en croissance avec une progression de 10,4% du chiffre d'affaires à 2 milliards d'euros.

En revanche, son homologue français SFR n'a pas connu la même destinée. L'opérateur mobile qui compte 17,8 millions d'abonnés enregistre une baisse de 0,1% de son chiffre d'affaires à 8,6 milliards d'euros. Vivendi attribue ce résultat à la chute des prix des SMS imposée par le régulateur et la baisse de 24% pour les terminaisons d'appel vers un réseau mobile. Néanmoins, ces baisses ne justifient pas à elles seules la dégringolade de l'ARPU annuel (revenu moyen par abonné) qui passe de 485 euros en 2005 à 455 euros en 2006.

SFR, qui annonce 2,8 millions de clients à la téléphonie 3G (technologie qui permet d'avoir des contenus multimédia) contre 1 million en 2005, ne semble pas avoir été capable de capitaliser sur cette clientèle pour vendre des services plus onéreux. Les marchés qui s'attendaient à un meilleur chiffre d'affaires ont sanctionné le titre Vivendi. A midi, celui-ci était en baisse de 2,14% à la Bourse de Paris à 31,57 euros.