Airbus devrait embaucher quelques 1.300 salariés en 2007 et 2008, tout en supprimant 10.000 emplois sur quatre ans dans le cadre du plan Power8. L'annonce de ces recrutements intervient alors que Airbus vient de battre son record de commandes, à 1.156 avions en 2007, chiffre établi après les annonces du 11 novembre au salon de Dubaï. La production devrait passer de 47 avions par mois fin 2007 à 54 en 2010.

Aussi, les recrutements concernent d'abord des postes productifs, tant de ce côté-ci du Rhin que de l'autre côté. Airbus France a déjà recruté 300 personnes en 2007 pour un effectif productif d'environ 9.000 salariés. Airbus Allemagne compte embaucher 1.000 salariés, dont 750 intérimaires. En revanche, ce sont les employés administratifs et les fonctions support qui sont frappés par le plan Power8, destiné à lutter contre la faiblesse du dollar, la concurrence accrue et compenser les surcoûts financiers liés aux retards de l'A380. Il ne devrait pas être remis en cause malgré les commandes engrangées. Bien au contraire, Louis Gallois veut le durcir à mesure que le dollar plonge.

C'est donc un changement radical du corps social de l'entreprise qu'est en train d'engager la direction du constructeur. Il se traduit par "un transfert significatif [des emplois] vers le secteur productif avec plus d'ouvriers et de techniciens", glisse une source proche d'Airbus, citée par l'AFP. Reste à savoir où Airbus trouvera les candidats pour occuper les postes. Déjà en 2004, il s'était livré, au moins en France, à une traque éperdue des techniciens disposant des habilitations requises pour travailler dans la construction aérienne afin d'achever les prototypes de l'A380. Sous-traitants et intérimaires avaient été mis à contribution. Un grand nombre d'entre eux avaient ensuite été recrutés définitivement par Airbus. Le réservoir des ressources humaines disponible est donc sérieusement asséché.

Airbus devrait donc d'abord accroître la productivité de ses chaînes de fabrication. Le plan Power8 parie d'ailleurs sur 15% de gain de productivité en quatre ans, un accroissement parallèle à celui de la production en Europe. Surtout, Airbus pourrait externaliser une partie grandissante de la production des avions. Aujourd'hui, il réalise lui-même les deux-tiers de la production, contre un tiers pour son concurrent Boeing. Il devrait en sous-traiter la moitié à terme, selon la source citée par l'AFP. Demain, l'A380 sera-t-il fabriqué en Chine ?