La concertation sur le service minimum entre dans sa phase fatidique

Le ministre du Travail Xavier Bertrand reçoit jeudi l'ensemble des syndicats et deux organisations patronales sur l'instauration d'un service minimum dans les transports publics en cas de grève. Le président de la CGC a dénoncé mercredi une "mascarade de concertation".

Les partenaires sociaux rencontrent à nouveau le minstre du Travail jeudi sur le projet d'instauration d'un service minimum dans les transports publics en cas de grève. Les cinq confédérations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFTC et CGC) et deux des trois organisations patronales (Medef et CGPME, l'UPA ayant été reçu la semaine dernière) donneront à Xavier Bertrand leur avis sur un avant-projet de loi dont ils n'avaient toujours pas connaissance mercredi en milieu d'après-midi.

Cette manière de faire déplait fortement à Bernard Van Creynest, président de la CGC. Il a mis en garde le gouvernement mercredi lors d'une conférence de presse contre une "mascarade de concertation" tant sur le service minimum que sur la réforme des université. "Nous avons rendez-vous demain avec le ministre du Travail Xavier Bertrand à propos du service minimum et nous n'avons toujours pas reçu le texte sur lequel travaille le gouvernement. Je crains que nous le découvrions pendant la réunion", a déploré le patron du syndicat des cadres.

Les syndicats redoutent que le gouvernement remette en cause le droit de grève à travers ce projet de loi, qui doit être voté cet été lors de la session extraordinaire du Parlement. Quatre organisations syndicales des transports, la CGT, la CFDT, FO et la CFTC, ont défendu mardi dans un communiqué commun "le recours à la grève", un "droit constitutionnel" qui "ne saurait être remis en cause" par les pouvoirs publics. Ces organisations syndicales rappellent que le droit de grève "fait déjà l'objet d'un encadrement strict dans le service public", avec notamment la nécessité pour les syndicats de déposer un préavis de grève.

De son côté, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, a rappelé vendredi dans le journal La Provence que pour son syndicat "comme pour d'autres, la ligne blanche à ne pas franchir est la remise en cause des conditions d'exercice du droit de grève". Les syndicats sont davantage favorables à des négociations sur la préventions des conflits qu'à une loi instaurant un service minimum.

Les informations dont disposent à ce jour les partenaires sociaux laissent penser que le projet de loi n'ira pas jusque-là. Le texte de Xavier Bertrand prévoierait seulement des négociations, à la fois "sur l'anticipation des conflits au sein des entreprises et "sur l'organisation du service public en cas de grève" au niveau régional entre les entreprises et les collectivités publiques. Mais avant d'avoir en mains le texte de loi, les syndicats préfèrent rester prudents.

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