Alitalia : perte nette de 400 millions d'euros prévue en 2007

Le patron du transporteur italien prévient qu'il ne pourra pas rembourser ses 320 millions de prêts dans les deux ans à venir. Il estime que la compagnie est "dans un état comateux".

Le patron d'Alitalia tire la sonnette d'alarme, alors que la compagnie publique italienne s'enfonce de plus en plus dans la crise. Ce mardi, le président du transporteur aérien Maurizio Prato a prévenu que la compagnie devrait connaître une perte nette proche des 400 millions d'euros en 2007 hors exceptionnels. Au premier semestre, la perte s'élevait déjà à 211 millions d'euros.

De plus, Maurizio Prato a annoncé qu'Alitalia ne pourra ni rembourser quelque 320 millions d'euros de prêts dans les deux ans à venir, ni 714 millions d'euros d'obligations à échéance 2010. La société est "dans un état comateux, elle est dans la chambre de réanimation", a expliqué le PDG au cours d'une audition devant les sénateurs.

"Personnellement, je suis surpris par le refus presque généralisé de prendre conscience de la réalité et par le fait qu'une société qui se trouve dans ces conditions n'ait pas la possibilité, tout en étant sur le marché et cotée en Bourse, de faire des choix autonomes même pour une thérapie de survie", a-t-il fustigé, faisant allusion aux interférences des dirigeants politiques et syndicaux italiens qui rendent plus difficile la survie d'Alitalia.

Depuis février, la compagnie aérienne cherche un repreneur, mais le premier projet de privatisation enclenché par le gouvernement a tourné court à la mi-juillet. Dans ce contexte, Maurizio Prato a plaidé en faveur d'"une alliance internationale" pour le transporteur national. Une alliance qui semble écarter de fait la compagnie italienne privée Air One de la course à la privatisation d'Alitalia.

En revanche, le patron italien a lancé un clin d'oeil à Air France-KLM en justifiant le désengagement d'Alitalia du hub de Milan-Malpensa pour des raisons économiques. Air France-KLM est en effet notoirement opposée à l'utilisation de cet aéroport. De quoi conforter le patron de la compagnie aérienne française, Jean-Cyril Spinetta, dans sa volonté de se rapprocher d'Alitalia.

Ce dernier a réaffirmé ce mardi dans les colonnes de La Tribune être intéressé par la compagnie italienne. Le patron français estime que Maurizio Prato pourrait prendre contact avec lui en octobre, après avoir réglé le plan de restructuration interne.

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