Comme attendu par les marchés, la Société Générale a enregistré au premier trimestre un léger recul de son bénéfice net. Il s'établit à fin mars à 1,431 milliard d'euros, en baisse de 1,9%, affecté par une base de comparaison défavorable et un tassement de la banque de détail en France, selon un communiqué publié jeudi.

Toutefois la Bourse a sanctionné les résultats. Certes le titre avait été très entouré récemment en raison des rumeurs de rapprochement avec Unicrédito. Après avoir enregistré la plus forte baisse du CAC 40 mercredi , le tire a ouvert ce matin sur une nouvelle baisse de 3,68% à 147,29 euros.

Le produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires) ressort à 6,046 milliards d'euros (+4,8%). Si le PNB est conforme au consensus des analystes établi par Thomson IBES (6,043 milliards attendus), le bénéfice net est légèrement inférieur au 1,469 milliard d'euros escompté.

Comme anticipé, la banque de détail en France connaît un ralentissement, avec une progression de PNB de 2,3% hors effets PEL/CEL (reprise de provisions), à 1,701 milliard d'euros. La croissance est inférieure à l'objectif annuel de 4 à 4,5% sur l'année 2007, annoncé lors de la présentation des résultats annuels 2006.

Néanmoins, pour la Société Générale, les réseaux de détail en France "devraient enregistrer une progression de leurs revenus légèrement supérieure à celle du PIB nominal français". La Commission européenne table sur une croissance pour la France de 2,4% en 2007.

Hors effets PEL/CEL, la marge d'intérêt baisse de 1,8% par rapport au premier trimestre. La baisse des marges, notamment sur la clientèle de particuliers, "obère l'effet de la croissance des encours", qui est de 12,6%. Le groupe enregistre également en France une baisse de 12% de la collecte en assurance vie à 2,9 milliards d'euros et une baisse de 4,9% de la production de crédits à l'habitat, tous deux pâtissant d'une base de comparaison élevée.
Au total, le bénéfice net ne progresse que de 0,9% sur la banque de détail en France, à 319 millions d'euros.

Le tassement n'est que partiellement compensé par le dynamisme de la banque de détail à l'étranger, qui enregistre une croissance de 19% à 763 millions d'euros, et les services financiers (+14,9%). Le deuxième grand pôle d'activités, la gestion d'actifs et services aux investisseurs, connaît une hausse de 19,5% du PNB à 919 millions d'euros.

L'autre foyer de ralentissement se situe dans le troisième pôle, la banque de financement et d'investissement, dont le PNB ne progresse que de 3,6% à 1,947 milliard d'euros et le résultat net de 4,6% à 666 millions d'euros.
Le pôle est sanctionné par une baisse des revenus dans l'activité taux, change et matières premières, dont les revenus baissent de 3,3% à 525 millions d'euros. La Société Générale explique que "les dérivés de matières premières ont réalisé une performance décevante sur les activités de trading énergie aux Etats-Unis". Cependant, Société Générale "confirme son leadership dans les dérivés actions, notamment sur les warrants où la banque reste n°1 mondial avec une part de marché de 18,4%".

Compte tenu des performances réalisées au premier trimestre 2006 et donc d'une base de comparaison défavorable, la banque dirigée par Daniel Bouton considère que le bénéfice net en banque de financement et d'investissement se situe à "un niveau élevé". Ce pôle, ainsi que les "relais de croissance", "ont permis de compenser le ralentissement attendu de la croissance" la banque de réseau en France, selon la banque.