Tensions autour du rachat Clear Channel par Bain Capital et Thomas H. Lee

Les fonds d'investissements Bain Capital et Thomas H. Lee Partners pourraient améliorer leur offre sur le leader mondial de la publicité Clear Channel pour convaincre les actionnaires récalcitrants notamment les fonds de gestion Calpers, Fidelity et Highfields Capital Management. Tous sont réunis jeudi, le 19 avril, lors de l'assemblée générale..

Le leader mondial de la publicité Clear Channel sera-t-il racheté par les fonds d'investissement Bain Capital et Thomas H. Lee Partners ? Ces derniers pourraient proposé d'améliorer leur offre, de crainte qu'elle ne soit rejetée par les actionnaires lors de l'assemblée de ce jeudi, le 19 avril, selon la presse américaine.

Les deux fonds auraient proposé plusieurs formules pour améliorer - mais pas relever - leur offre actuelle de 26,7 milliards de dollars, dette comprise, en envisageant notamment d'offrir aux actionnaires un pourcentage du futur cash flow de la société rachetée.

Cela suffira-t-il à convaincre - il faut l'accord des deux tiers des actionnaires - plusieurs gros détenteurs de titres aujourd'hui réticents ? Parmi les opposants déclarés figurent notamment les fonds de gestion Calpers, Fidelity et Highfields Capital Management, qui détiennent ensemble quelque 15% du capital de Clear Channel.

Devant l'hostilité d'une partie des actionnaires, la direction de Clear Channel a d'ailleurs reporté l'assemblée générale d'un mois, afin de gagner du temps pour les convaincre. La date de l'assemblée était précédemment prévue le 21 mars.

Clear Channel avait conclu en novembre un accord de rachat définitif avec un consortium groupant les deux fonds et la famille du fondateur (famille Mays), prévoyant le versement de 37,60 dollars par action Clear Channel, soit 18,7 milliards de dollars, ainsi que la reprise de 8 milliards de dettes. Le conseil d'administration de Clear Channel avait approuvé l'offre à l'unanimité et recommandé aux actionnaires de l'accepter.

Le groupe avait également décidé dans la foulée de vendre 40% de ses radios (448 stations sur 1.150) ainsi que de ses 42 chaînes de télévision, des médias qui représentent moins de 10% de son chiffre d'affaires.
Basé à San Antonio (Texas), Clear Channel a été créé par la famille Mays en 1972 et a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 7 milliards de dollars (+7% sur un an) pour un bénéfice de 691 millions de dollars, en baisse de 26%.
Si le rachat était approuvé par les actionnaires, il s'agirait de la sixième plus grosse acquisition d'une entreprise par des fonds d'investissement.

Par ailleurs Clear Channel Radio, branche radio du groupe, a conclu ce lundi un accord avec le géant de l'internet Google, prévoyant que Google vendra des publicités sur les 675 radios américaines de Clear Channel.
Google, qui cherche à étendre son implantation sur les marchés publicitaires des médias classiques, vendra une part garantie des spots de 30 secondes diffusés sur ces stations locales et nationales. Les termes financiers de l'accord n'ont pas été dévoilés.

Clear Channel a expliqué qu'il attendait de cet accord des recettes supplémentaires, car il encouragera de nouveaux annonceurs à utiliser ses stations de radios. Le marché de la publicité radio est en perte de vitesse, et devrait passer en 2008 en dessous des montants publicitaires dépensés sur internet au niveau mondial, selon le cabinet ZenithOptimedia.

Bain réussit son coup en Afrique du Sud
Si le fonds Bain Capital LLC est loin d'être assuré d'emporter la partie sur Clear Channel, il vient en revanche de réussir son coup en Afrique du Sud. Il a en effet obtenu le soutien de 86% actionnaires du premier groupe de distribution du pays Edgars Consolidated Stores Ltd qu'il prévoit de racheter pour 25 milliards de rands soit 3,5 milliards de dollars. Ce sera la plus importante opération de rachat avec effet de levier (LBO, leverage buy out, la spécialité de ces fonds d'investrissements) qu'ait connue l'Afrique du Sud. Bain a obtenu ce succès malgré l'hostilité de certains fonds de pensions dont celui de l'Etat sud-africain. De quoi lui permettre de nourrir des espoirs sur Clear Channel (voir ci-dessus) où il rencontre avec son partenaire Thomas H. Lee Partners là aussi l'opposition de grands fonds de gestion.

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