Le rachat de l'opérateur scandinave TeliaSonera par France Télécom tombe à l'eau. L'opérateur de télécoms français vient tout juste d'annoncer qu'il retire sa proposition de rachat de l'opérateur nordique TeliaSonera faite début juin, faute d'accord sur les conditions financières, selon un communiqué pubié ce matin avant l'ouverture des marchés. "Faisant suite au projet de rapprochement amical annoncé le 5 juin dernier, France Télécom a décidé ce jour de ne pas soumette d'offre ferme aux actionnaires de TeliaSonera", indique ainsi l'opérateur français. "Malgré l'intérêt marqué en faveur de ce projet, le dialogue ouvert avec le conseil d'administration de TeliaSonera n'a pu aboutir à un accord sur les paramètres financiers", a-t-il ajouté, soulignant que "ce projet n'est pas indispensable à la mise en oeuvre de sa stratégie".

TeliaSonera a pris acte lundi, après d'ultimes négociations ce week-end, de l'abandon par le français France Télécom de son offre de rachat sur l'opérateur nordique, a indiqué une porte-parole du groupe. Les deux opérateurs "n'ont pas pu se mettre d'accord car il n'y a pas eu d'amélioration de l'offre de France Telecom", a déclaré à l'AFP (Agence France Presse) la directrice de la communication de TeliaSonera, Cecilia Edström. "Nous ne cherchons pas activement de partenaires et nous essayons de nous concentrer sur notre propre stratégie", a-t-elle ajouté.

Et pourtant tout laissait croire encore il y a quelques heures que France Télécom comptait poursuivre son offensive. L'édition en ligne du Wall Street Journal (WSJ) avançait même que France Télécom pourrait améliorer son projet d'offre pour s'emparer de TeliaSonera, composé d'une partie en numéraire et d'une partie sous forme d'échange d'actions. L'offre actuelle est estimée à environ 56 couronnes suédoises par action TeliaSonera, ce qui représente un investissement de plus de 30 milliards d'euros au total.

Le WSJ, qui citait des sources "proches du dossier" s'exprimant sous le couvert de l'anonymat, ajoutait toutefois que cette nouvelle offre de France Télécom ne dépasserait pas 60 couronnes par action TeliaSonera.

Une fusion entre France Télécom et TeliaSonera aurait donné naissance au quatrième opérateur mondial de télécoms mais, jusqu'à présent, l'offre du groupe français avait été jugée insuffisante par l'opérateur suédo-finlandais et l'Etat suédois. Mais depuis l'annonce de l'intérêt de France Télécom vers l'opérateur nordique, la Bourse avait sanctionné le titre de l'opérateur français. Ce qui n'est plus le cas ce lundi. Rassurés du coup par cette décision, les investisseurs croient à nouveau dans le titre qui a pris 7,19% pour clôturer la séance à 18,71 euros.

Né de la fusion en 2002 du suédois Telia et du finlandais Sonera, le groupe nordique est actuellement détenu à 37,3% par l'Etat suédois, à 13,7% par l'Etat finlandais et à 18,2% par des institutions et entreprises suédoises.

Spéculations autour du néerlandais KPN

A la Bourse d'Amsterdam, le titre de l'opérateur téléphonique KPN est bien orienté ce lundi. Il gagne 2,25% à 10,90 euros à l'ouverture, porté par des rumeurs d'un intérêt de France Télécom après le retrait de son offre sur TeliaSonera.