Géorgie : le ton monte entre l'Otan et Moscou

L'Alliance atlantique demande à la Russie de respecter ses engagements et de se retirer de Géorgie. Moscou réplique en l'accusant de protéger des criminels.

La Russie ne coopéra pas avec l'Otan si l'Alliance atlantique "protège des criminels", a déclaré ce mardi à Bruxelles le représentant de la Russie auprès de l'Otan, Dimitri Rogozine, en désignant de ce terme le président géorgien Mikheïl Saakachvili. "Si l'Otan veut coopérer avec des criminels, nous ne pouvons pas l'en empêcher, mais nous ne pouvons pas non plus coopérer avec une organisation qui travaille avec des criminels", a-t-il dit à la presse.

Dimitri Rogozine s'exprimait peu après une réunion extraordinaire des 26 Etats membres de l'Otan, qui ont réaffirmé mardi leur soutien à la Géorgie et réclamé que la Russie respecte ses engagements.

Le représentant russe, connu pour son franc-parler, a ironisé sur les conclusions approuvées par les 26 ministres des Affaires étrangères de l'Otan. "C'est maintenant clair que tout les déclarations, toutes les accusations, étaient juste un bluff (...) La montagne a accouché d'une souris", a-t-il ajouté.

L'Otan a estimé mardi qu'elle ne pouvait continuer ses relations "comme si de rien n'était" avec la Russie, qui ne "respecte pas pour le moment" le plan de paix approuvé par le président Dimitri Medvedev. Mais elle a pris peu de mesures pratiques immédiates, mis à part la suspension des réunions du Conseil Otan-Russie.

L'ambassadeur russe a aussi estimé que l'Otan avait "totalement échoué" dans son rôle de médiateur dans le conflit russo-géorgien. "Nous sommes pour le plan (négocié au nom de l'UE par le président français Nicolas) Sarkozy, nous sommes prêts à coopérer avec l'UE et l'OSCE, pas plus", a ajouté Dimitri Rogozine.

L'examen par l'Alliance atlantique de l'adhésion de la Géorgie reste prévu en décembre. Un casse-tête: Moscou aurait-il attaqué Tbilissi si elle avait fait partie de l'Otan ? Et si la réponse est positive, quelle aurait été la réponse militaire de l'alliance ? Des questions qui renvoient au temps de la guerre froide.

Projet d'un milliard de dollars pour Tbilissi
Les Etats-Unis vont examiner une proposition visant à fournir une aide économique d'urgence d'un milliard de dollars à Tbilissi, a indiqué lundi le sénateur démocrate Jospeh Biden, de retour d'un voyage en Géorgie et souvent cité comme possible co-listier du candidat démocrate à la présidence des Etats-Unis, Barack Obama . Le Congres américain reprendra ses travaux le 8 septembre après une pause estivale.

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