Stress au travail : un cadre de La Poste se suicide en mettant en cause la direction

Un cadre de La Poste de La Rochelle âgé de 49 ans s'est suicidé le 15 janvier, mettant en cause dans une lettre l'attitude de sa direction.

Le quotidien Le Parisien a reproduit ce vendredi une lettre manuscrite adressée au président de la Poste, Jean-Paul Bailly, dans laquelle le cadre, qui était directeur de la sûreté des bureaux de la Charente-Maritime, l'informe que son "suicide est en totalité dû à La Poste", évoquant notamment le manque de congés. Ce cadre a "très mal supporté d'être mis à l'écart", a affirme à l'AFP Philippe Duban, de la CGT-PTT de Charente-Maritime.

Selon lui, il venait d'apprendre que, dans le cadre d'une restructuration, il n'assurerait pas la fonction de coordinateur pour la sûreté pour les deux départements de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres, son collègue de Niort ayant été choisi. Sud-PTT a dénoncé des "réorganisations permanentes" avec des "objectifs commerciaux démesurés" et un "management par le stress" à La Poste.

Le syndicat compte convoquer le CHSCT (comité d'hygiène et sécurité) "pour demander à la direction de prendre ses responsabilités" et va "chercher à faire reconnaître ce suicide comme un accident du travail, à la demande de la famille". Selon lui, un accord signé fin 2005 avec les syndicats prévoyait la création d'un observatoire du stress qui n'a toujours pas vu le jour.

La directrice prévention, santé et sécurité au travail de La Poste, Brigitte Bancel Cabiac, a précisé que le groupe avait plutôt opté pour un dispositif d'évaluation et de suivi du stress professionnel via les 153 médecins du travail, qui devrait être mis en place courant 2008. D'après une étude du cabinet Stimulus effectuée à sa demande et parue en décembre, deux agents sur trois de La Poste sont en situation de stress, dont un tiers en "hyper stress". Les facteurs de stress majeurs sont la relation aux clients et les changements de type organisationnels.

En janvier dernier, un rapport d'expertise, mandaté après trois suicides au Technocentre Renault à Guyancourt (Yvelines) fin 2006, avait fait état d'une proportion de 30% de "salariés sous tension", supérieure à la normale, selon les élus du personnel.

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