L'inflation annuelle américaine au plus haut depuis 1990

Les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en décembre et de 4,1% sur l'ensemble de 2007 aux Etats-Unis. C'est un ralentissement par rapport à novembre, l'inflation atteignant cependant un plus haut depuis dix-sept ans. La production industrielle est restée inchangée en décembre, s'inscrivant en hausse de 2,1% sur l'année, chiffre le plus bas enregistré depuis 2003.

Voilà des indicateurs qui vont être regardés à la loupe par la Réserve fédérale américaine (Fed). Les prix à la consommation ont augmenté de 0,3% en décembre, progression qui porte l'inflation en rythme annuel à son plus haut niveau depuis 1990, à cause principalement de la flambée des prix de l'énergie, montrent les statistiques publiées mercredi par le département du Travail. L'indice CPI des prix ressort en hausse de 4,1% sur l'ensemble de l'année 2007, augmentation bien plus marquée que celle de 2006 (2,5%) et la plus forte depuis celle de 6,1% enregistrée en 1990.

La hausse de 0,3% du seul mois de décembre marque néanmoins un ralentissement après le bond de 0,8% enregistré en novembre. Les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 0,2%.

Mais l'indice de base ("core"), qui exclut les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation, est en hausse de 0,2% sur le mois, comme attendu, après 0,3% en novembre. Sur l'ensemble de 2007, l'inflation de base ressort à 2,4% et marque donc un ralentissement par rapport à 2006 (2,6%).

Le département du Travail souligne que les prix de l'énergie et des produits alimentaires ont enregistré en 2007 leurs plus fortes hausses depuis dix-sept ans, soit 17,4% pour l'énergie et 4,9% pour l'alimentation.

Parallèlement, le salaire hebdomadaire réel a progressé de 0,1% en décembre, conformément au consensus des analystes, après avoir reculé de 0,5% en novembre (0,4% en première estimation), a aussi annoncé le département du Travail. Le salaire réel a toutefois reculé de 0,9% par rapport à décembre 2006.

"Aucune surprise, commente Michael Metz, stratège chez Oppenheimer, cité par Reuters. Je pense que cela donne un alibi à la Fed pour baisser les taux. Elle veut pouvoir affirmer que l'inflation de base reste contenue. Mais franchement, j'estime que le chiffre global montre que les dépenses de consommation des ménages vont continuer de décevoir parce qu'il réduit réellement la capacité du consommateur à engager des dépenses non obligatoires. Et, parallèlement à l'inflation, le salaire réel n'augmente pas, ce qui est la vraie mauvaise nouvelle."

Par ailleurs, la production industrielle est restée inchangée en décembre, montrent les statistiques publiées mercredi par la Réserve fédérale, alors que le marché s'attendait à une légère baisse. Mais sur l'ensemble de 2007, la production ressort en hausse de 2,1%, chiffre le plus bas enregistré depuis la progression de 1,1% de 2003.

La seule production manufacturière est elle aussi restée stable en décembre, après une hausse de 0,3% (révisée de 0,4%) le mois précédent. Le taux d'utilisation des capacités de production a légèrement reculé à 81,4% contre 81,6% en novembre.

Enfin, les entrées nettes de capitaux ont atteint 149,9 milliards de dollars en novembre, contre 92,2 milliards (révisé de 97,8 milliards) en octobre, a annoncé le département du Trésor mercredi. Ces entrées sont largement suffisantes pour couvrir le déficit commercial américain du mois qui est de 63,1 milliards de dollars. Les entrées nettes de capitaux à long terme ont totalisé 90,9 milliards, contre 114 milliards le mois précédent.

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