Le chef de l'Etat annonce une hausse de 0,8% de toutes les retraites

Nicolas Sarkozy l'a dévoilé ce mardi lors d'un déplacement dans le Gard. Une volonté de l'Elysée de compenser l'inflation en 2008. Le chef de l'Etat a dénoncé aussi la mise à l'écart des actifs de plus de 50 ans. François Fillon réaffirme la volonté de son gouvernement "de sortir définitivement" la France "du carcan des 35 heures"

Le président Nicolas Sarkozy vient d'annoncer ce mardi une hausse de toutes les retraites de 0,8% le 1er septembre, lors d'un déplacement dans le Gard consacré à l'emploi des "seniors".

Il n'y a aucune obligation légale de revaloriser les pensions en cours d'année, a-t-il souligné. Nous n'avons pas attendu l'année prochaine, c'est que j'ai parfaitement conscience du problème du pouvoir d'achat des retraités (...) C'est aussi un problème de justice sociale".

Le principe et la date de cette mesure avaient été déjà annoncés la semaine dernière par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, aux partenaires sociaux. Une hausse des retraites de 1,1% est déjà intervenue au 1er janvier.

Le chef de l'Etat souhaitait cette mesure afin de compenser les conséquences de l'inflation sur le pouvoir d'achat des Français. Les prix à la consommation en France ont augmenté de février à mars de 0,8% et de 3,2% sur un an. Une hausse des retraites de 1,1% est déjà intervenue au 1er janvier.

Par ailleurs, le chef de l'Etat a dit vouloir dénoncer le "gâchis" et le "racisme de l'âge" que constitue, en France, la mise à l'écart d'actifs de plus de 50 ans. "On a fait une erreur monumentale (...) le partage du travail", a-t-il dit. "On a laissé penser que parce qu'on mettait dehors un quinqua on faisait de la place à un trenta. C'est un mensonge (...) On a menti aux Français. Le partage du travail, c'est une erreur économique doublée d'un scandale social."

Pour y remédier, Nicolas Sarkozy a proposé plusieurs mesures, directement puisées dans un document d'orientation présenté le 28 avril par le ministre du Travail, Xavier Bertrand, aux partenaires sociaux. Les premières de ces mesures visent à encourager les plus de 55 ans à rester actifs. Il s'agit du cumul d'un emploi et d'une retraite, sans restriction, pour un salarié qui a cotisé assez longtemps pour bénéficier d'une retraite à taux plein ou d'une surcote de 5% par année travaillée au-delà de 60 ans. "Vous aurez donc le choix, soit de toucher votre pension de retraite en même temps que votre salaire, soit vous ferez le choix d'avoir une pension de retraite plus importante", a expliqué Nicolas Sarkozy.

Dans le premier cas, "lorsqu'un travailleur a suffisamment cotisé pour toucher une retraite à taux plein et qu'il reste actif, il pourra toucher l'intégralité de sa retraite et l'intégralité de son salaire", a-t-il poursuivi. Pour ceux qui préfereront continuer à travailler et ne liquideront pas tout de suite leur retraite pour avoir une meilleure pension au taux plein, ils verront leur future pension majorée de 5% dès la première année d'allongement d'activité et les années suivantes, jusqu'à l'âge de 65 ans.

Nicolas Sarkozy s'est par ailleurs dit très choqué par le système actuel de dispense de recherche d'emploi pour les chômeurs de 57 ans et demi et plus. "Cela, je vais vous dire, ça ne va pas faire long feu", a-t-il dit. "On va supprimer cette notion de dispense de recherche d'emploi pour les seniors".

De même, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de taxer "lourdement" les préretraites et de supprimer les mises à la retraite d'office, y compris après 65 ans. Il a dit avoir demandé à Xavier Bertrand et au secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez de "consacrer toutes leurs forces" à ce dossier "dans les prochaines semaines". "Ils doivent tenir compte des propositions des partenaires sociaux, mais ce sujet est urgent et et ne peut pas attendre", a souligné le chef de l'Etat. "Je fixerai une obligation de résultats au plus tard en 2010 pour vérifier que la progression du taux d'emploi des seniors se confirme".

De son côté, François Fillon a déclaré mardi à l'Assemblée nationale que l'objectif de "la libération du travail" engagée par son gouvernement "est de sortir définitivement" la France "du carcan des 35 heures". "Nous avons engagé la libération du travail avec une première étape qui est la défiscalisation des heures supplémentaires" qui "a déjà donné lieu à une augmentation au mois de mars de 28% des heures supplémentaires", a déclaré le Premier ministre, dressant un bilan du premier "anniversaire" de l'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy.

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