Une semaine, de la vodka absolue pour Pernod Ricard aux 166 mesures d'économies de Sarkozy

A la une de l'actualité cette semaine, Pernod Ricard qui rachète au gouvernement suédois la vodka Absolut. Les rebondissements autour des dossiers Alitalia et Eiffage, la confirmation des soupçons de délits d'initiés chez EADS, les nouvelles dépréciations d'actifs d'UBS, le plan d'économies budgétaires présenté par Nicolas Sarkozy et les nouvelles prévisions du FMI pour la croissance mondiale ont aussi animé les débats.

Pour renflouer ses caisses, le gouvernement suédois a mis en vente, il y a un an, l'entreprise publique de spiritueux. C'est Pernod Ricard qui a emporté l'appel d'offres.

PERNOD RICARD MET LA MAIN SUR LA VODKA ABSOLUT

Le gouvernement suédois a cédé lundi à Pernod Ricard la société Vin och Sprit (Vins et Spiritueux) qui détient, entre autres, la vodka Absolut. Pour s'offrir la quatrième marque mondiale de spiritueux, le géant français a déboursé 5,626 milliards d'euros. Pernod Ricard a aussi promis de ne pas délocaliser le siège et l'usine de Vin och Sprit, ce qui a achevé de convaincre le gouvernement suédois. Fortune Brands, aussi candidat au rachat, était pourtant donné favori. En effet, cette entreprise américaine était déjà liée à Vin och Sprit par un accord de distribution de cette vodka premium aux Etats-Unis. L'américain Bacardi et le holding financier suédois Investor associé au fonds EQT étaient également dans la course.

Cette opération accélère de façon décisive le développement international de Pernod Ricard. Le champion français talonne ainsi le leader mondial du secteur, le britannique Diageo. Cette acquisition "représente la troisième opération transformante (de Pernod Ricard) après le rachat de Seagram et d'Allied Domecq" insistait lundi Patrick Ricard, le pdg du groupe.

ALITALIA : AIR-FRANCE KLM ROMPT LES NEGOCIATIONS AVEC LES SYNDICATS ITALIENS

La compagnie franco-néerlandaise a fini, mercredi soir, par interrompre ses discussions avec les syndicats d'Alitalia. Avant de se lancer dans un éventuel rapprochement avec la compagnie publique italienne, Air-France KLM a exigé d'obtenir l'aval des représentants du personnel. Ceux-ci ont formulé mercredi des conditions à leur feu vert que la compagnie dirigée par Jean-cyril Spinetta a jugées inacceptables. Ils ont notamment demandé que le repreneur potentiel conserve l'intégralité des activités de la compagnie en quasi-faillite. Le gouvernement italien, qui s'est prononcé jeudi, va cependant "vérifier s'il s'agit d'un abandon définitif de l'hypothèse d'un rapprochement entre les deux sociétés ou s'il existe encore une possibilité d'accord avec les syndicats". L'UIL, le principal syndicat d'Alitalia, souhaite que la compagnie italienne ne soit pas mise sous tutelle avant les élections législatives des 13 et 14 avril prochains. Ce scrutin laisse entrevoir de nouveaux espoirs aux syndicalistes. Le leader de la droite, Silvio Berlusconi, en tête dans les sondages, promet de privilégier une solution italienne (et moins douloureuse sur le plan social) dans ce dossier.

L'AMF CONFIRME SES SOUPCONS DE DELITS D'INITIES CHEZ EADS

L'Autorité des marchés financiers (AMF) a dévoilé mardi les conclusions de son enquête sur les ventes massives d'actions EADS, effectuées notamment par plusieurs cadres du groupe, juste avant la révélation des retards sur l'A380 au printemps 2006. Dans son rapport final, l'AMF confirme ses soupçons de délits d'initiés et d'information trompeuse. Dix sept cadres seraient visés, parmi lesquels Noël Forgeard. L'ancien co-président d'EADS et ex-patron d'Airbus a martelé mercredi : "Je suis innocent de même que les seize autres personnes (...). L'enquête de l'AMF a été menée à charge". Le rapport a été transmis à la commission des sanctions de l'AMF, qui va ouvrir une procédure contradictoire. "Enfin, EADS et les dirigeants concernés vont pouvoir se défendre. EADS (leur) apportera tout son soutien" a soutenu mardi Louis Gallois, le président exécutif du constructeur aéronautique.

SUBPRIME: UBS ANNONCE 19 MILLIARDS DE DOLLARS DE DEPRECIATION D'ACTIFS

La première banque suisse a annoncé mardi le lancement d'une nouvelle augmentation de capital de 15 milliards de francs suisses (9,6 milliards d'euros). UBS a indiqué que l'opération était totalement garantie par quatre grandes banques internationales. UBS a un besoin urgent de se renflouer. En effet, à cause de son exposition aux subprimes, la banque a dû passer dans ses comptes du 1er trimestre 19 milliards de dollars (12,1 milliards d'euros) de dépréciations d'actifs. En 2007, UBS avait déjà perdu 18,4 milliards de dollars pour les mêmes raisons. La banque helvétique devient donc l'établissement financier qui a le plus souffert de la crise des crédit immobilier à risque américains. A cause de ces déboires, Marcel Ospel, le président d'UBS, a renoncé à briguer un nouveau mandat lors de la prochaine assemblée générale.

En Allemagne, plusieurs banques sont aussi très affectées

La Deutsche Bank a lancé mardi un avertissement sur ses résultats du 1er trimestre. La première banque allemande ne pourra pas atteindre ses objectifs car elle a dû passer dans ses comptes 2,5 milliards d'euros de dépréciations d'actifs. De son côté, la banque régionale WestLB a annoncé mercredi une perte nette de 1,6 milliards d'euros pour l'année 2007. Son homologue Bayern LB a vu son bénéfice net annuel divisé par cinq, à 175 millions d'euros.

LA JUSTICE DISPENSE SACYR DE LANCER UNE OPA SUR EIFFAGE

La Cour d'appel de Paris a rendu un arrêt mardi qui dispense le groupe de BTP Sacyr Vallehermoso de lancer une offre publique d'achat (OPA) sur son rival Eiffage, dont il détient déjà 33,32% du capital. L'AMF, en effet, avait exigé que Sacyr - soupçonné de mener une action de concert contre Eiffage avec d'autres entreprises espagnoles - paie son acquisition au prix fort. La Cour d'appel a également déclaré que le projet, beaucoup moins coûteux, d'offre publique d'échange (OPE) de Sacyr sur Eiffage n'était pas conforme. Ces décisions de justice ont semblé satisfaire les deux entreprises. Jean-François Roverato, le président du groupe français, a paru soulagé : "nous attendons calmement et sereinement l'évolution des évolutions des évènements" a-t-il expliqué vendredi. L'espagnol décidera, au cours de son conseil d'administration du 9 avril prochain, de l'avenir de sa participation dans Eiffage.

NICOLAS SARKOZY PROPOSE 166 MESURES POUR REDUIRE LES DEPENSES DE L'ETAT

A l'occasion du Conseil sur la modernisation des politiques publiques, qui se tenait vendredi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy a dévoilé son plan d'économies budgétaires. Le président de la République a ainsi dévoilé 166 mesures destinées à faire économiser 7 milliards d'euros à l'Etat d'ici à 2011. Nicolas Sarkozy a notamment confirmé que la moitié des fonctionnaires, partant à la retraite à partir de 2009, ne seraient pas remplacés. "Aucun ministère ne sera écarté" a averti le chef de l'Etat. "L'équilibre de nos finances en 2012 (promis à la Commission européenne) est à notre portée sans remettre en cause la qualité et l'efficacité de nos politiques publiques" a assuré Nicolas Sarkozy.

LE FMI REVISE A LA BAISSE SES PREVISIONS POUR LA CROISSANCE MONDIALE

Le Fonds monétaire international (FMI) a de nouveau revu à la baisse vendredi ses prévisions pour la croissance mondiale en 2008. L'institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn s'attend à un taux de 3,7%, contre 4,1% annoncé fin janvier. Les détails de ces prévisions ne seront dévoilés que la semaine prochaine lors de la présentation des nouvelles Perspectives économiques mondiales. Cependant, Simon Johnson, l'économiste en chef du FMI, a laissé entendre que la révision des estimations de la croissance des Etats-Unis serait significative. "Malgré les mesures énergiques mises en place par les autorités américaines, les durcissements des conditions financières, la hausse des prix énergétiques, la détérioration du marché du marché du travail et la faiblesse du marché immobilier vont tous peser lourdement sur l'économie américaine à court-terme" a-t-il confié vendredi. Ben Bernanke a aussi exprimé son pessimisme mercredi. "Le PIB (des Etats-Unis) ne va pas croître beaucoup, si tant est qu'il croisse, au cours du premier semestre de 2008, et il pourrait même se contracter légèrement" a pronostiqué le président de la Réserve fédérale américaine (d'autant que l'économie américaine a encore détruit 80.000 emplois en mars). Une baisse de la prévision de croissance de la zone euro est également attendue.

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