Pour le deuxième mois consécutif, l'Agence internationale de l'Energie (AIE) a revu à la baisse sa prévision de demande pétrolière en 2008. En cause : le ralentissement économique dans les pays industrialisés, en particulier aux Etats-Unis.

L'Agence table désormais sur une demande de 87,5 millions de barils par jour (mbj), soit une progression de 2% sur un an, contre 87,6 mbj le mois précédent. L'offre pétrolière mondiale a par ailleurs augmenté de 185.000 barils par jour (bj) à 87,5 mbj en février.

Alors que les cours du pétrole battent record sur record, dépassant maintenant les 108 dollars le baril pour le WTI américain, l'Agence estime que les prix élevés du pétrole vont durer. Pour autant, l'AIE veut contredire les analyses qui attribuent les prix actuels à la seule spéculation, et note que la décision de l'Opep, l'organisation des pays exportateurs de pétrole, de maintenir ses quotas de production inchangés et de ne pas organiser de nouvelle réunion d'ici septembre a contribué à la récente envolée et à donner du grain à moudre aux spéculateurs.

De fait, l'Agence demande à nouveau à l'Opep d'augmenter son offre pour permettre aux stocks de se reconstituer plus rapidement. Selon ses calculs, en tenant compte du maintien des quotas de production de l'Opep à 29,67 mbj (hors Irak) lors de la réunion de l'Opep du 5 mars, et en comptant sur une production stable en Irak, l'AIE estime que l'offre mondiale sera inférieure de 0,56 mbj à la demande sur le premier trimestre, mais supérieure de 0,96 mbj au second. L'Agence juge donc que l'Opep devrait pomper 32,8 mbj au premier trimestre pour équilibrer la demande, soit 700.000 bj de plus qu'actuellement.