Les autres films de la semaine

"Le sel de la mer", "Inju, la bête de l'ombre", "Tropa de Elite", "Manipulation"

"Le sel de la mer"

C'est un film d'une extraordinaire ambition, tout à la fois politique, militant, documentaire, emmêlant avec finesse à travers des images superbes les genres du road-movie et de la love story. Tout commence à l'aéroport de Tel-Aviv. Née aux Etats-Unis de parents d'origine palestinienne, Soraya débarque en Israël avec l'espoir de s'installer sur la terre de ses ancêtre et de récupérer l'argent abandonné par son grand-père lorsqu'il a fuit son pays en 1948. Quitte à braquer la banque de son aïeul, qui refuse de lui remettre la somme. Et de s'enfuir avec ses deux complices sur les routes israéliennes pour échapper à la police palestinienne. Annemarie Jacir raconte avec force l'insupportable quotidien des Palestiniens, l'absurdité de certaines situations. Il n'y a -à ses yeux- aucune échappatoire, aucune cohabitation possible entre les deux peuples. Quelque chose pourtant gène dans son propos, asséné avec rage. A commencer par le manichéisme avec lequel elle décrit la situation. Si fort, qu'il finit par rendre son propos inaudible.

"Inju, la bête de l'ombre"

Un an après son documentaire sur l'avocat Jacques Vergès, le réalisateur Barbet Schroeder revient à la fiction avec "Inju", adaptation du livre d'Edogawa Ranpo, célèbre écrivain japonais. Benoît Magimel y campe un jeune auteur de romans policiers, Alex Fayard, débarquant au Japon avec la ferme intention de rencontrer son maître spirituel - mais néanmoins concurrent dans les classements de best-sellers -, le romancier Shundei Oe, sorte de Stephen King nippon dont l'identité a toujours été maintenue secrète. A force de fouiner, Fayard se retrouve embarqué dans une enquête parsemée de sexe et de violence qui évoque par moments "Basic Instinct", ou plutôt l'un de ces ersatz. Réalisation pesante, jeu rigide des acteurs et mises en abyme fastidieuses, rien ne semble pouvoir sauver du désastre ce polar plus grotesque que sulfureux.

"Tropa de Elite"

Dans la lignée de "La Cité de Dieu", "Tropa de Elite" est un premier long-métrage de José Padilha qui porte un regard sans concession sur les favelas brésiliennes. Subjective et dérangeante, la vision que l'on partage est celle de Nascimento (dont la voix off ponctue le film), capitaine des forces d'élite du BOPE, le bataillon chargé de prendre la relève quand les forces de police traditionnelles sont dépassées par les événements. Sur la corruption, la drogue, la violence, le film pose de vraies questions. Mais c'est lorsqu'il se met à y répondre que le propos devient plus discutable. Rien d'étonnant que Costa Gavras - président du jury au festival de Berlin cette année et adepte des films politiques et provocateurs ("Amen", "Le Couperet") - ait voulu offrir un coup de projecteur sur ce film polémique en lui décernant l'Ours d'Or.

"Manipulation"

Comptable naïf et solitaire, Jonathan traine sa peine dans un gratte ciel déshumanisé de la Grosse Pomme. Avant de voir son existence bouleversée par Wyatt, un avocat chaleureux et charismatique. Initié par son nouvel ami et mentor, Jonathan abandonne alors sa calculatrice pour satisfaire sans contrepartie de riches et jeunes financières en manque d'affection. Grisé, le jeune homme ne réalise pas qu'un piège machiavélique se referme sur lui.

"Manipulation" s'avère un titre quelque peu présomptueux pour un film où le spectateur, même le moins averti, devine sans mal les retournements éculés de l'intrigue.

Reste le charisme de Hugh Jackman et la sensualité de Michelle Williams.

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