Internet dope l'activité des Pages Jaunes

Le groupe français d'annuaires Pages Jaunes a enregistré en 2007 une croissance de son activité et de sa marge, notamment grâce à Internet, pendant que les annuaires imprimés stagnaient. Son bénéfice net a reculé de près de 10%. Le groupe, qui versera un dividende moins élévé qu'en 2006, souligne les difficultés du 118 008.

Même si les annuaires imprimés génèrent plus de la moitié de l'activité du groupe Pages Jaunes, Internet gagne de plus en plus de terrain: c'est ce qui ressort des résultats annuels du groupe présentés ce vendredi. Pages Jaunes met en avant la croissance de 5,9% de son chiffre d'affaires à 1,16 milliard d'euros. Et Internet, qui a bondi de 22,9% en un an, y contribue à hauteur de 344 millions d'euros. Un chiffre qui n'inclut pas le Minitel qui existe toujours, certes de façon de plus en plus marginale. En baisse de 38%, il ne rapporte plus que 25,3 millions d'euros en 2007. Internet et Minitel réunis au sein de la division "Services en ligne " ont ainsi réalisé 369,3 millions d'euros, en hausse de 15,1%. Le nombre d'annonceurs sur les services en ligne est passé de 453.800 en 2006 à
471.200 en 2007, soit 71% du nombre total d'annonceurs.

La performance réalisée grâce à Internet repose notamment sur le lancement, en septembre 2007, de la nouvelle version du site. Celui-ci a enregistré, en décembre 2007, 11,2 millions de visiteurs uniques, en hausse de 12,5% par rapport à décembre 2006. Cette nouvelle version s'est aussi accompagnée du lancement de nouveaux produits publicitaires.

Les annuaires imprimés ont pour leur part réalisé 653 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007, un niveau quasiment stable sur un an (-0,2% exactement). Le groupe explique que ce ralentissement de la croissance des annuaires imprimés se concentre sur l'Ile de France et, dans une moindre mesure, sur quelques grandes villes de province, qui ont, pour la plupart, fait l'objet d'opérations de distribution plus large des annuaires imprimés au second semestre (distribution "toutes boîtes", distribution ciblée aux nouveaux emménagés et aux résidences secondaires).

Du côté des renseignements téléphoniques, le 118 008 a réalisé un chiffre d'affaires de 28,1 millions d'euros en 2007, contre 14,4 millions d'euros en 2006, un chiffre qui se compare à 9 mois d'activité post-libéralisation
seulement en 2006. Les revenus intègrent à parts égales les revenus du trafic ainsi que les revenus relatifs aux insertions publicitaires avec 93.600 annonceurs en 2007, pour 68.350 annonceurs en 2006. Mais en volume, la situation reflète une importante décrue, note Michel Datchary, directeur général des Pages Jaunes. Ce dernier admet que le groupe souffre sur ce segment: "notre part de marché est autour de 11%, nous devons nous situer à peu près au même niveau que le 118 000, à la troisième place". Le groupe d'annuaires visait avant l'ouverture du marché une part de 25 à 30%.

Sur l'ensemble des activités, Pages Jaunes a conquis l'année passée 120.700 nouveaux annonceurs en France, portant le nombre total de ses annonceurs à près de 667.000 en 2007, en hausse de 4,5% par rapport à 2006.

La marge brute opérationnelle (MBO) consolidée a atteint 508,9 millions d'euros en 2007, en progression de 5,2%, une augmentation ramenée à 4,3% en 2007 par rapport à la MBO 2006 retraitée des coûts encourus par PagesJaunes Groupe dans le cadre de sa cession par France Télécom en 2006. Consolidé, le bénéfice d'exploitation a progressé de 8,8% à 488,7 millions d'euros en 2007. Il inclut 14,6 millions d'euros de profit de dilution, constaté lors de la prise de participation de M6 dans le capital de PagesJaunes Petites Annonces en octobre 2007.

Quant au bénéfice net, il s'élève à 268,6 millions d'euros, en baisse de 9,5% par rapport à 2006. Une baisse que le groupe impute aux frais financiers liés à la mise en place d'un emprunt bancaire fin novembre 2006 pour financer le versement d'un dividende exceptionnel. Au titre de 2007, le dividende fixé est de 0,96 euro par action contre 1,08 euro en 2006.

Michel Datchary a commenté ces chiffres: "L'amélioration de la performance globale de PagesJaunes a permis de compenser les investissements dans les petites annonces sur Internet, la relance des annuaires imprimés et le lancement de la nouvelle version de pagesjaunes.fr", lit-on dans le communiqué.

Concernant ses perspectives en 2008, Pages Jaunes se fixe un croissance supérieure à 5%. Mais ses objectifs visent essentiellement Internet, activité dont il attend non seulement 25% de hausse du chiffre d'affaires mais aussi qu'il représente à la fin de l'année 40% des revenus du groupe. Il vise aussi une MBO supérieure à 8% grâce à un retour à un fort levier opérationnel.

L'action du groupe a perdu 1,44% sur l'ensemble de la séance, clôturant à 13,04 euros.

Deux fois moins d'appels vers les numéros 118
A l'occasion de la présentaion de ses résultats annuels, le patron du groupe Pages Jaunes a indiqué que les numéros de renseignements téléphoniques en 118, apparus fin 2005, ont reçu environ deux fois moins d'appels par rapport à 2004, dernière année complète de monopole du 12. En extrapolant les chiffres publiés par l'Autorité de régulation des télécoms (Arcep) pour les neuf premiers mois de 2007, Michel Datchary avance que "le marché est de l'ordre de 140 millions d'appels par an, soit 130 millions de moins qu'en 2004 (...)". Il explique qu'entre 2006 et 2007, "le marché a continué à décroître en volume mais pas en valeur, puisque ça ne coûte pas tout à fait la même chose d'appeler un 118 que le 12". En juillet dernier, l'association de défense des consommateurs UFC-Que Choisir avait montré dans une enquête une hausse de 25% des tarifs des 118 depuis la disparition du 12 en avril 2006.

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