Controverse autour de l'entrée de l'Etat français au capital des Chantiers de l'Atlantique

L'Etat dit qu'il va prendre 9% du capital et pourra en 2010 acquérir, en plus, les 25% du capital détenus par Alstom. Aker Yards, seul autre co-propriétaire du chantier naval nazairien, affiche sa surprise et dément avoir cédé des actions.

Surprise dans le secteur de la construction maritime. L'Etat français va entrer au capital des Chantiers de l'Atlantique, sis à Saint-Nazaire, ex filiale d'Alstom vendue en partie au norvégien Aker Yards qui en a ensuite cédé 39% au sud-coréen STX.

"Le Premier ministre François Fillon a signé un accord de partenariat industriel avec le groupe coréen STX qui était représenté par son président Duk Soo Kang" révèle ce jeudi Matignon dans un communiqué.

L'Etat va d'abord prendre 9% du capital et pourra en 2010 acquérir les 25% du capital encore détenus par Alstom. Un signal fort qui devrait contribuer à rassurer les salariés, inquiets de ces changements de propriétaires et d'éventuelles délocalisations, la Corée du Sud étant le premier pays au monde en matière de construction navale.

Aker Yards a réagi en se disant surpris par cette information et en indiquant ne pas avoir vendu de titres. Il a précisé : "STX n'a pas d'actions dans Aker Yards France. Aker Yards détient 75% et Alstom les 25% restant".

La direction du groupe nordique a même ajouté : "nous considérons comme improbable une cession d'une partie de nos activités si les conditions ne sont pas attrayantes à la fois pour nos propriétaires et pour le développement futur de la société". Il dit s'attendre à recevoir des "informations plus détaillées" sur les intentions du gouvernement français. A la Bourse d'Oslo, ce mic-mac a relancé la spéculation sur le titre qui gagnait en début d'après-midi 5,49% à 59,60 couronnes (7,4 euros).

Cette opération de renationalisation partielle controversée prend tout son sel lorsqu'on se souvient qu'en 2004, le groupe Alstom était au bord de la faillite et avait dû sa survie à l'intervention de l'Etat qui était entré au capital en prenant 21% du capital, une participation qu'il allait céder quelques années plus tard à Bouygues, aujourd'hui monté à 30% et qui peut s'en féliciter compte tenu de l'envol des profits du groupe. Le titre Alstom a d'ailleurs gagné 3,35% ce jeudi à 156,62 euros.

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