Le FN se résigne à vendre son siège

Confronté à un fort endettement après ses contre-performances électorales de 2007, le Front National est contraint de vendre son siège de Saint-Cloud. Jean-Marie Le Pen affirme qu'il conduira une campagne "de pauvres" aux prochaines municipales et cantonales.

C'était attendu, c'est aujourd'hui confirmé. Jean-Marie Le Pen, président du Front National, a annoncé ce jeudi sur LCI que le FN s'était "résigné" à vendre son siège de Saint-Cloud pour faire face à ses difficultés financières.
"Nous voulons honorer les dettes que nous avons faites", a indiqué Jean-Marie Le Pen. "Nous répondons de nos candidats et par par conséquent, nous sommes obligés de taper en quelque sorte dans nos réserves et le siège national c'était notre garantie et notre réserve financière", a-t-il ajouté.

"Nous avons eu des hauts et des bas et surtout un bas qui a eu des conséquences financières graves", a expliqué le leader du FN, faisant allusion aux mauvaises performances électorales du parti lors de la présidentielle et des législatives de 2007, qui va notamment affecter les financements publics du Front. Jean-Marie Le Pen a souligné que son parti se trouvait "pratiquement sans moyens financiers" au moment d'aborder "deux campagnes électorales, les municipales puis les cantonales, qui exigent beaucoup de candidats". "Nous allons faire des candidatures de pauvres. Les Français auront peut-être l'occasion de s'y reconnaître d'ailleurs", a-t-il ironisé.

Le FN n'a pas encore trouvé acquéreur pour le "Paquebot", surnom du siège du parti nationaliste, un bâtiment de plus de 5.000 mètres carrés, mais "je pense que nous le trouverons", a poursuivi Le Pen. La vente du siège était défendue depuis longtemps par plusieurs hauts responsables du FN, pour permettre au parti de sortir de la crise financière. Mais Jean-Marie Le Pen a d'abord essayé de trouver d'autres solutions de refinancement, invoquant des problèmes pratiques - la difficulté de trouver une autre implantation - ou la portée symbolique d'une telle vente.

Lundi, Marine Le Pen, vice-présidente exécutive du FN, avait indiqué que la dette du parti se situait "entre 8 et 9 millions" d'euros. Selon une estimation, en décembre, d'un responsable du FN, le "paquebot" serait mis en vente avec un prix minimum de 16 millions d'euros, dans le bas de la fourchette de 15 à 20 millions d'euros qui était généralement retenue jusqu'alors pour évaluer ce bâtiment.

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