La croissance trimestrielle de la zone euro a été négative pour la première fois de son histoire

L'économie de la zone euro s'est contractée de 0,2% au deuxième trimestre comparé au premier, soit le premier recul du Produit intérieur brut (PIB) depuis la création de la zone. La baisse est toutefois un peu moins forte qu'attendu.

On ne pouvait pas y échapper. Après les chiffres du Produit Intérieur brut (PIB) publiés par l'Italie en fin de semaine dernière (-0,3%) puis ceux, ce jeudi matin, de la France (-0,3%), de l'Allemagne (-0,5%), des Pays-Bas (stable), de l'Espagne (+0,1%), la zone euro a fait un pas supplémentaire vers la récession en accusant au deuxième trimestre un recul de 0,2% du PIB. Il s'agit du premier recul depuis sa création, selon des données publiées ce jeudi par l'office européen des statistiques Eurostat.

Certes, la baisse était largement attendue après la croissance inespérée de 0,7% enregistrée au premier trimestre. Elle est toutefois un peu moins forte que prévu: les analystes interrogés tablaient en moyenne sur un repli de 0,3%. Cela n'en reste pas moins la plus mauvaise performance réalisée par l'économie de la zone euro depuis sa création. Jusqu'ici, la pire situation remontait au deuxième trimestre 2003, avec une croissance nulle.

Le mauvais chiffre du deuxième trimestre pourrait alimenter les craintes d'une récession dans la zone euro, un risque évoqué depuis plusieurs semaines par certains économistes. Par définition, une économie entre en récession quand son PIB recule pendant deux trimestres consécutifs, ce qui n'est pas encore le cas de la zone euro.

L'économie européenne avait été dopée au premier trimestre par une activité plus soutenue que la normale dans le secteur du bâtiment, qui avait bénéficié d'un hiver relativement doux, et un retour de bâton était à prévoir. Mais la consommation des ménages semble aussi ralentir, sur fond de fortes augmentations ces derniers mois des prix de l'énergie et de l'alimentation. L'inflation en zone euro a été revue en baisse pour le mois de juillet à 4% sur un an, contre une première estimation de 4,1%, selon Eurostat.L'inflation s'est donc maintenu en juillet au même niveau qu'en juin, mais le taux est quand même le plus élevé jamais enregistré dans la zone euro depuis sa création. Comparé à juin, les prix à la consommation ont reculé en juillet de 0,2%, indique encore Eurostat.

Cette équation dangereuse entre forte inflation et croissance en berne est particulièrement délicate à résoudre pour la Banque centrale européenne, (BCE) qui peut tenter de contrer la hausse des prix à la consommation en relevant ses taux, mais risque alors de plomber encore plus l'économie. Dans le doute, elle devrait pour l'instant maintenir le statu quo, estiment beaucoup d'économistes.

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