Berlin voit des risques accrus pour la croissance en 2008

Michael Glos, ministre de l'Economie, table désormais sur une croissance légèrement inférieure à 2% pour l'année qui commence, en pointant que "les risques pour la conjoncture sont devenus plus importants". L'institut allemand DIW est plus optimiste, avec une progression attendue de 2,1% du PIB.

L'année 2008 marquera bel et bien un fléchissement de la croissance outre-Rhin. Le ministre de l'Economie (CSU), Michael Glos, s'exprimant ce mercredi dans le quotidien populaire Bild, table sur une croissance "légèrement inférieure à 2%". Sur l'année passée, la progression du PIB est attendue proche de 2,5%.

Pour autant, "il est encore trop tôt pour un pronostic exact" concernant l'année qui démarre, précise Michael Glos. Pour lui, il s'agit de prendre en compte les risques qui s'accumulent pour l'économie allemande, au premier rang desquels les conséquences de la crise des prêts hypothécaires à risque américains, les fameux "subprimes", qui restent encore difficiles à évaluer.

"Les risques pour la conjoncture sont devenus plus importants", estime-t-il. "Les instituts de croissance ont revu plusieurs fois en baisse leurs prévisions. Le gouvernement ne peut pas non plus l'ignorer", poursuit-il. En octobre, Berlin avait déjà abaissé sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2008 à 2%, contre une précédente estimation de 2,4%. Et Michael Glos avait averti fin décembre que le gouvernement allait revoir une nouvelle fois en baisse ce chiffre.

De son côté, l'institut de conjoncture berlinois DIW table lui aussi sur un tassement de la croissance cette année, mais en la situant néanmoins à 2,1%. "Notre appréciation des risques est légèrement différente que celle du gouvernement s'agissant de l'impact d'un euro fort sur les exportations ou d'un ralentissement de la croissance américaine", déclare Christian Dreger, du DIW. Selon l'institut, la poussée d'inflation connue en 2007, nourrie par un bond de trois points de la TVA à 19%, ne doit pas se reproduire.

La progression du nombre d'actifs sur le marché du travail va conduire par ailleurs à soutenir la demande interne. L'Office fédéral de la statistique (Destatis) estime ce mercredi à 39,7 millions le nombre moyen d'actifs outre-Rhin pour l'an dernier, soit 649.000 personnes de plus qu'en 2006 et un niveau jamais atteint depuis la réunification. En ajoutant les hausses de salaires plus fortes d'après les récentes conventions collectives de branche, le DIW table sur un bond des dépenses des ménages de 2,1% en 2008, après un recul de 0,1% en 2007.

Reste que de nombreuses institutions ont récemment révisé à la baisse leur estimation de croissance pour l'Allemagne cette année. L'IfW de Kiel l'a ramenée de 2,4 à 1,9%, l'Ifo, à Munich, de 2,5 à 1,8%. La banque centrale allemande, la Bundesbank, table de son côté sur une croissance de 1,6% pour 2008 et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur une hausse du PIB de 1,8%.

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