Le sauvetage de Bear Stearns ébranle les banques européennes et américaines

Après le sauvetage en catastrophe de Bear Stearns par JP Morgan Chase & Co, les investisseurs craignent d'autres chutes brutales. Les titres des valeurs bancaires sont chahutés en Bourse. La Société Générale perd près de 9% à Paris et Lehman Brothers près de 28% en pré-séance à Wall Street.

La crise de confiance sur le marché bancaire est palpable, et l'annonce faite par la Fed, qui a décidé d'abaisser d'un quart de point son taux d'escompte sans attendre sa réunion de politique monétaire mardi, n'est pas en mesure de rassurer les investisseurs. Les valeurs des principales banques européennes étaient d'ailleurs en forte baisse lundi.

Parmi les titres les plus maltraités, on relevait Royal Bank of Scotland (RBS) Barclays, HBOS, UBS et la Société Générale. L'annonce du prix de rachat de Bear Stearns par JPMorgan Chase, à 2 dollars par action, soit 7% seulement du dernier cours et à peine plus du centième du record historique inscrit par l'action l'an dernier, a semé la stupeur, soulignant les risques courus par les banques depuis la crise du "subprime".

"Si l'on arrive une crise de confiance sur l'ensemble du marché bancaire et à la chute d'un établissement de la taille de Bear Stearns, les gens vont se mettre à paniquer", prédit Simon Maughan, analyste chez MF Global, cité par Reuters.

Dirk Hoffman-Becking, expert chez Stanford Bernstein, tempère en estimant que le marché bancaire européen semble en meilleure posture que son homologue américain, "mais en fin de compte, personne n'est à l'abri", reconnaît-il. "Etant donné qu'un acteur majeur de cette industrie, même s'il s'agit du plus petit et du plus exposé sur le marché obligataire, n'est pas passé loin de la faillite, nous recommandons aux investisseurs de se montrer très prudents sur le marché bancaire européen", écrit-il à ses clients. "Nous nous attendons à des ventes massives, déconnectées des perspectives à long-terme", poursuit-il.

En fin de matinée, l'indice bancaire européen reculait de 5,8%, à 312, après avoir touché 311,81. A Zurich, l'action UBS perdait 10,69%, alors que les investisseurs pensent que la banque suisse pourrait encore perdre des milliards de dollars avec la détérioration de la conjoncture économique américaine.

A Londres, HBOS se dépréciait de 10,65% à 471,5 pence, tandis que son concurrent Alliance & Leicester était en baisse de 11,02% à 456 pence. Les banques d'investissement étaient elles aussi en recul. RBS et Barclays perdant plus de 7,5%, tandis que Deutsche Bank abandonnait 6,16% à 57,72 euros à Francfort.

A Paris, la séance était également à la déringolade pour les titres bancaires. Société Générale paie un lourd tribut en recul de 9% à 62,56 euros. C'est d'ailleurs la plus forte baisse du CAC 40. BNP Parbas recule de 6,72% à 52,70 euros, Dexia de 6,46 % à 15,47 euros et Crédit Agricole 4,69% à 16,86 euros. Sur le SRD, Natixis laise 8% à 8,05 euros.

En pré-séance à Wall Street, Merrill Lynch et Morgan Stanley perdent toutes les deux près de 12% tandis que Lehman Brothers chute de plus de 26% en raison de crainte sur son avenir.

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