En plein conflit ouvert avec le Medef, l'UIMM se réunit ce mercredi pour finaliser la préparation de sa convention nationale du 19 mars qui va proposer une remise à plat des statuts et plus de transparence financière au sein de la fédération patronale de la métallurgie.

"L'enjeu de la convention est le rééquilibrage des rôles. Jusqu'à présent le délégué général et son adjoint avaient les pleins pouvoirs. Il faut faire cesser cela", a indiqué à l'AFP (Agence France Presse) Jean-Jacques Leguay, président de l'Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) Alsace et trésorier de l'Union.

La convention pourrait ainsi décider que le délégué général ne décide plus seul de l'attribution des mandats exercés par l'UIMM au sein des organismes paritaires (Unedic, 1% logement...) et que cette décision soit confiée au conseil de l'Union dans son ensemble.

Quant à la question épineuse d'une éventuelle remise de ces mandats au Medef, réclamée par la patronne des patrons Laurence Parisot, elle sera étudiée "dans les mois qui viennent", affirme-t-il.

La possible remise à plats des mandats suscitent d'ailleurs l'appétit d'autres fédérations patronales. Dans un entretien à La Tribune ce mercredi, le président de la CGPME, Jean-François Roubaud, revendique ainsi la présidence de l'Unedic, assurée actuellement en interim par le vice-président de la CGPME Jean-François Veysset. Ce dernier pourrait devenir président de plein exercice de l'Unedic, comme le voudrait Jean-François Roubaud.

Autre dossier à régler par l'UIMM : la composition du bureau qui pourrait être modifiée avec un possible départ des six présidents d'honneur de l'Union (Daniel Dewavrin, Arnaud Leenhardt, Pierre Guillen, Jean D'Huart, Jean Cantenot et François Ceyrac), selon une source proche de l'UIMM. Des personnalités qui auraient été impliquées dans les affaires et qui soutiennent l'ancien délégué général, Denis Gautier-Sauvagnac, mis en examen en janvier dans une affaire de retraits d'espèces suspects.

Du côté justement de cette transparence judiciaire, l'UIMM devrait lancer lors de sa convention la certification de ses comptes. "J'espère qu'elle se fera dès 2008 ou au plus tard en 2009", a ainsi déclaré Jean-Jacques Leguay.

Enfin, la question de l'emploi des quelque 600 millions d'euros de la caisse de secours mutuel de l'UIMM va être posée. "Je vais suggérer qu'elle serve à former aux métiers de la métallurgie", a indiqué le trésorier. Une réponse cinglante à Laurence Parisot, qui doit selon lui "ne pas s'occuper des réserves des autres". La patronne du Medef avait en effet proposé mardi qu'un appel d'offres soit lancé pour "gérer au mieux cet argent".