Delphi connait à nouveau de sérieuses difficultés. Appaloosa Management LP a annoncé en fin de semaine renoncer à investir 2,55 milliards de dollars dans l'équipementier automobile américain pour l'aider à sortir du régime des faillites.

La décision d'Appaloosa, chef de file d'un pool d'investisseurs où figuraient également Merrill Lynch, Harbinger, Goldman Sachs et Pardus, intervient au moment où Delphi avait réussi avec peine à boucler un plan de financement de 6,1 milliards de dollars lui permettant de sortir du régime des faillites.

Dans une lettre adressée à la Securities and Exchange Commission (SEC), autorité des marchés financiers américains, les fonds d'investissement ont évoqué les accords passés par Delphi avec General Motors (GM), son ancienne maison mère, ainsi qu'une série d'autres motifs pour expliquer leur décision. Appaloosa reproche notamment le montage financier actuel qui donne trop d'influence à General Motors. Il craint qu'à l'issue de ce plan, Delphi ait plus de mal à gagner des contrats chez d'autres constructeurs non liés à GM.

John Sheehan, chargé de la restructuration chez Delphi s'est déclaré "très déçu" par cette nouvelle et a ajouté que l'équipementier, qui s'est placé sous la protection de la loi sur les faillites en octobre 2005, était prêt à engager des poursuites sans préciser quelle pourrait en être la nature. L'équipementier a sollicité l'aide de GM, qui s'est engagé à fournir à son ex-filiale des prêts supplémentaires allant jusqu'à 2,8 milliards de dollars.

Le dossier ne semble pas totalement refermé pour Delphi et Appaloosa. Ce dernier se dit prêt à engager des discussions en vue d'arriver à une autre solution, acceptable pour tous, y compris celle qui verrait le fonds "participer dans des proportions différentes de ce qui est actuellement envisagé".