Après six mois de vacance à la tête du pays des Cèdres, et dix-huit mois de crise politique et de violences meurtrières, le général maronite Michel Sleimane a été élu ce dimanche président du Liban, lors d'un vote du parlement qui marque la première étape de la remise en marche du pays. Il a été élu par 118 députés, sur un total de 127. Six députés ont voté blanc, trois ont porté leur choix sur d'autres noms.

Plusieurs députés ont émis des réserves sur la procédure d'élection qui, selon eux, aurait nécessité un amendement constitutionnel, le général étant toujours commandant en chef de l'armée, poste qu'il va abandonner désormais. L'élection de Michel Sleimane, alors que le Liban était sans président depuis novembre 2007, fait suite à la signature, le 21 mai à Doha, d'un accord négocié in extremis par le Qatar pour sortir le pays de la crise et qui fait la part belle aux chiites du Hezbollah.

Son principal défi sera de tenter de réconcilier la majorité parlementaire et l'opposition. Il devra aussi s'attaquer aux questions en suspens qui menacent la cohésion du Liban, à commencer par le désarmement du Hezbollah. La milice chiite, qui combattait alors la présence israélienne au Sud-Liban, a été la seule autorisée à conserver ses armes après la fin de la guerre civile. Mais ses adversaires réclament aujourd'hui son désarmement, alors que le Hezbollah n'a pas hésité, ces dernières semaines, à utiliser ses armes contre d'autres Libanais.

Sa première tâche consistera à nommer un nouveau Premier ministre. Saad Hariri, chef de file de la majorité parlementaire et fils du Premier ministre assassiné, figure en tête de liste.