Le gouvernement italien travaille à un "pré-accord" entre les syndicats d'Alitalia et Air France-KLM

Les syndicats de la compagnie aérienne italienne pourraient conclure un "pré-accord" dès la semaine prochaine avec le groupe franco-néerlandais, espère Rome. Reste qu'un accord des syndicats n'est pas acquis et que les élections générales de ce week-end devraient voir arriver un nouveau gouvernement hostile à Air France.

Le gouvernement italien a beau affronter ce week-end des élections générales qu'il perdra vraisemblablement, il n'a pas renoncé à l'idée de faire aboutir un accord sur la reprise de la compagnie aérienne nationale Alitalia par Air France-KLM. Un membre du gouvernement a ainsi indiqué ce jeudi qu'il espérait que les syndicats d'Alitalia et la compagnie française pourraient parvenir à un "pré-accord" la semaine prochaine.

Selon le sous-secrétaire d'Etat à la présidence, Enrico Letta, le gouvernement travaille "pour qu'il soit possible d'aboutir à un pré-accord la semaine prochaine". Le sous-secrétaire d'Etat s'exprimait dans le cadre d'une conférence de presse, à l'issue d'une réunion avec les syndicats.

Le gouvernement sortant veut en effet jouer "un rôle actif" pour convaincre Air France-KLM et les syndicats d'Alitalia de renouer le dialogue. Le 2 avril dernier, la compagnie aérienne française avait abandonné les discussions, après que les syndicats du transporteur aérien italien eurent formulé des demandes jugées inacceptables.

Mais le retrait d'Air France-KLM avait laissé Alitalia sans solution alternative. Ce qui a amené plusieurs des syndicats italiens à revenir sur leur position et à affirmer qu'ils étaient prêts désormais à accepter les conditions posées par Air France.

Dans un communiqué publié ce jeudi, le gouvernement italien affirme que les syndicats seront convoqués la semaine prochaine pour "vérifier concrètement les conditions d'un accord".

Reste que la faisabilité d'un tel accord n'est pas garantie. Tous les syndicats d'Alitalia, loin de là, n'ont pas affirmé qu'ils étaient prêts à accepter les exigences d'Air France-KLM. Et la compagnie franco-néerlandaise n'entend pas revenir sur ses positions.

C'est ce qu'a rappelé aujourd'hui le responsable gouvernemental italien, selon qui "la volonté d'Air France-KLM est de conclure sur le plan Spinetta (président d'Air France)", les responsables d'Air France ne reviendront pas à Rome pour "des négociations à vide". Et pour bien enfoncer le clou, Enrico Letta a affirmé que s'il y a une nouvelle rencontre entre les syndicats et le repreneur potentiel, "ce sera pour conclure".

Autre problème, et de taille: le gouvernement va selon toute vraisemblance perdre les élections générales qui se tiennent dimanche et lundi prochains. A en croire les sondages, le prochain Premier ministre - qui ne prendra pas ses fonctions avant plusieurs semaines il est vrai - devrait être Silvio Berlusconi.

Or, ce dernier n'a cessé de clamer son hostilité au projet de reprise d'Alitalia par Air France-KLM. D'abord parce qu'il veut préserver le caractère national de la compagnie italienne; et ensuite parce que les projets d'Air France consistant à recentrer la compagnie sur Rome au détriment de Milan ne plaisent pas du tout à l'électorat "nordiste" de Berlusconi.

Dans ces conditions, tout "pré-accord" qui serait éventuellement conclu la semaine prochaine serait donc éminemment vulnérable à un veto du futur gouvernement, l'Etat italien détenant encore 49,9% du capital de la compagnie.

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