Contrat de travail : les syndicats rejettent l'allongement de la période d'essai et le CDI de projet

Les cinq confédérations syndicales ont rapproché leur position ce jeudi dans la négociation sur la réforme du marché du travail. Les discussions doivent se poursuivre vendredi matin sans que la signature d'un accord soit certaine.

Les partenaires sociaux ne conclueront pas jeudi soir la négociation sur la réforme du marché du travail, au coeur de laquelle se trouve l'évolution du contrat de travail. Ils se retrouveront donc vendredi pour une ultime séance d'une négociation entamée il y a quatre mois et qui se termine par deux jours et demi de discussion. Après un mercredi qualifié de "perdu" par certains négociateurs, étant donnée la faiblesse des avancées patronales, les points de vues entre les deux parties ne se sont pas réellement rapprochés jeudi mais les organisations syndicales sont parvenues à une position commune.

Trois points mis sur la table des négociations sont unanimement rejetés par les confédérations. D'abord toutes refusent le rallongement de la période d'essai à six mois pour les employés et ouvriers et un an pour les cadres, ainsi que son éventuel renouvellement par accord d'entreprise. Ensuite aucun syndicat ne veut entendre parler du CDI de projet, même si tous se disent prêts aujourd'hui à discuté d'un éventuel CDD à objet précis. Pour Stéphane Lardy, négociateur FO, un tel contrat, qui s'arrêterait une fois terminée la tâche pour laquelle le salarié a été embauché, signerait "la mort du contrat à durée indéterminée en France. Tout sera mission, que vous soyez cadre dirigeant ou femme de ménage".

Enfin, les syndicats tiennent bon pour obtenir la mise en place de nouveaux droits pour les salariés, comme le fait que le salarié puisse conserver l'intégralité de son droit individuel à la formation (DIF) acquis en cas de changement d'entreprise et non seulement la moitié comme le souhaite le patronat. Les syndicats attendaient jeudi après-midi la réponse du Medef sur l'homologation par les prud'hommes de la rupture du contrat de travail négociée entre employeurs et salariés, seule condition pour que les syndicats accèdent à cette revendication du patronat. L'assurance chômage doit également être débattue, même si l'essentiel de ce sujet est renvoyé à une renégociation de la convention Unedic, qui expire fin 2008.

Si l'ensemble des syndicats pensaient jeudi que "des possibilités d'accord" existent, aucun d'entre eux n'était certain de l'issue de cette négociation. "S'il y a un accord, ce sera un accord d'étape" parce que d'autres négociations importantes sont à venir, que ce soit sur l'assurance chômage ou la formation professionnelle, estime FO. En l'absence d'accord, le gouvernement décidera d'une loi pour réformer le marché du travail.

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