Résultats record pour la Commerzbank malgré des pertes sur le subprime

La banque allemande réalise un résultat net record de 1,9 milliard d'euros, mais se montre prudente sur la situation économique. Elle souligne s'intéresser à la Postbank.

"Nous avons tenu promesse et atteint ou dépassé nos objectifs en dépit de défis colossaux". Klaus-Peter Müller, président du directoire de Commerzbank, a de quoi être satisfait. Alors que ses concurrents subissent des pertes parfois colossales ces années, la banque allemande s'offre le luxe de relever d'un tiers son dividende, à un euro par titre.

Commerzbank avait un portefeuille de 1,2 milliard d'euros d'investissement liés aux crédits hypothécaires américains, et a du déprécier ces actifs sur les deux derniers trimestres 2007 avec un impcat négatif final de 800 millions d'euros. Le résultat de la banque atteint tout de même 1,9 milliard d'euros, ce qui représente un gain de 20 % par rapport à l'exercice précédent.

De plus, la banque se dit relativement optimiste pour les perspectives 2008, en indiquant que la crise des subprime n'aura pas de nouvel impact sur ses résultats.

Toutefois, la conjoncture n'est pas des plus roses pour le secteur bancaire. Le ralentissement économique décourage en effet l'investissement des entreprise, en particulier celui des petites entreprises exportatrices, créneau sur lequel la banque est très implantée. Lors d'une conférence de presse, Klaus-Peter Müller a d'ailleurs indiqué être désormais plus préoccupé par les perspectives de la croissance que par les problèmes du subprime, tout en précisant qu'une économie fragilisée pouvait limiter le potentiel d'amélioration de ses résultats en augmentant les risques.

Par ailleurs le dirigeant a tenté de rallumer la flamme spéculative en évoquant la consolidation du secteur. "La plupart des pays européens ont deux grosses banques, et la crise actuelle devrait accélérer la consolidation" selon lui. Le secteur bancaire allemand reste en effet un des plus éclatés. Commerzbank a confirmé qu'il s'intéressait à la grande banque postale allemande, la Postbank, dont le principal actionnaire, la Deutsche Post, pourrait se désengager. Un appel du pied qui ne convainc pas le marché, puisque le titre de la banque, qui a beaucoup souffert depuis l'été dernier (-40 %), chute de 4,18 % à 20,65 euros ce matin.

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