Marcel Frydman a été condamné ce mercredi à dix-huit mois de prison avec sursis et 300.000 euros d'amende, pour avoir truqué les comptes de l'entreprise en 2002 et 2003. Le procès s'est tenu les 26 et 27 mai dernier à l'issue d'une enquête préliminaire ouverte en novembre 2005 par le parquet de Paris, qui faisait suite à un rapport de l'Autorité des marchés financiers (AMF) accusant Marionnaud d'avoir truqué ses comptes.

L'ancien PDG, 76 ans et absent lors du jugement, a été reconnu coupable par la 11ème chambre du tribunal correctionnel de Paris de "diffusion d'information fausse", "tromperie", et "complicité de faux et usage de faux".

Le tribunal a aussi condamné son fils, Gérald Frydman, 54 ans, à huit mois d'emprisonnement avec sursis et 100.000 euros d'amende, en tant qu'ancien directeur général délégué et responsable de l'information financière.

Les Frydman père et fils ont en outre dû verser des dommages et intérêts, de 2 euros par action, à trente-deux anciens actionnaires de Marionnaud. Chacune de ces parties civiles recevra ainsi de 28 euros à 6.000 euros de dommages et intérêts, auxquels s'ajouteront 250 euros au titre des frais de justice.

L'ancien directeur comptable, Laurent Ferré, 40 ans, également reconnu coupable, a écopé de quatre mois de prison avec sursis.

En février 2005, Marionnaud a été racheté par AS Watson, filiale du groupe chinois Hutchison Whampoa. A l'époque, le groupe, après une croissance très rapide, devait faire face à la concurrence de Sephora et à une érosion de son cours boursier. Au procès, Marcel Frydman avait admis avoir donné "un coup de pouce aux comptes" de sa société.