Jean-Claude Juncker confiant dans la capacité de Paris à contenir le déficit public

Le président de l'Eurogroupe estime, dans Le Monde, que le déficit public français ne devrait pas dépasser la limite des 3% du PIB cette année. Il estime en outre que le dialogue entre les Etats membres de la zone euro et la BCE est suffisament "nourri".

Le déficit public français ne devrait pas dépasser la limite des 3% du PIB en 2008, estime le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, dans une interview au quotidien français Le Monde daté de jeudi. "D'après les chiffres à ma disposition, je ne le crois pas (...) La ferme intention du gouvernement français est de le (le déficit) contenir", commente-t-il, tout en refusant de se prononcer pour l'instant pour 2009. "Il me semble prématuré de spéculer sur le profil de la croissance" l'an prochain, selon lui.

Ce jugement du responsable luxembourgeois intervient alors que le Premier ministre français François Fillon a nettement revu à la baisse lundi ses ambitions pour la croissance, espérant seulement "un peu plus de 1%" cette année, au lieu d'une fourchette de 1,7% à 2% prévue initialement, ce qui laisse planer le doute sur la capacité de la France à freiner son déficit public. Le gouvernement français s'était jusqu'ici engagé à ramener son déficit public à 2,5% cette année, puis à 2% en 2009.

De son côté, dans ses perspectives économiques intérimaires, publiées mardi, l'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) a fortement revu en baisse sa prévision de croissance 2008 pour la France, à 1% contre 1,8% auparavant.

Par ailleurs, Jean-Claude Juncker rejette l'idée de la ministre française de l'Economie Christine Lagarde de "rénover la relation" des grands argentiers de l'UE avec la Banque centrale européenne (BCE). "Ce dialogue est nourri (...) On peut toujours améliorer les choses, mais je ne ressens aucune nécessité de thématiser ce sujet", ajoute-t-il.

Dans un entretien à La Tribune lundi, Christine Lagarde avait indiqué qu'elle proposerait aux ministres européens des Finances, qui se réuniront à Nice les 12 et 13 septembre, "une rénovation de la relation que nous avons avec la BCE et la Banque européenne d'investissement".

Enfin, Jean-Claude Juncker indique qu'il est prêt à accepter un nouveau mandat à la tête de l'Eurogroupe, le forum des quinze ministres des Finances de la zone euro, alors qu'il termine actuellement son deuxième mandat de deux ans. "J'ai dit que je n'étais pas demandeur. Si toutefois la proposition m'était faite, je ne dirais pas non", précise-t-il.

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