Médicament déremboursé : ventes en valeur au delà des attentes

Le marché du médicament remboursable devrait avoir progressé de près de 4% en 2007, au-delà des attentes des industriels, grâce au dynamisme de la consommation de produits de spécialité, plus chers. En volume, toutefois, le chiffre d'affaires est stable.

Le marché du médicament remboursable devrait avoir progressé de près de 4% en 2007, au-delà des attentes des industriels, grâce au dynamisme de la consommation de produits de spécialité, plus chers, selon les estimations des Entreprises du médicament (Leem, patronat). Ville et hôpital additionnés, le marché devrait avoir augmenté "de 4 à 4,5%" en valeur, selon des chiffres provisoires cités par Christian Lajoux, le président du Leem, lors de ses voeux à la presse.

Pour la seule ville, "nous estimons (la croissance du) chiffre d'affaires 2007 à +3,8% en valeur, au-delà de ce que nous avions prévu", a-t-il ajouté. Les industriels tablaient initialement pour 2007 sur une croissance de 1 à 2%, avant de relever déjà une première fois leur prévision à "plus de 2%". Ainsi, le marché s'accélère par rapport à la quasi-stabilité (+0,7%) enregistrée en 2006, qui avait marqué un décrochage après dix années d'une croissance moyenne de 5,5%.

En volumes toutefois, "nous restons à un niveau zéro" de progression, a souligné Christian Lajoux: "donc il n'y a pas de croissance globale de la consommation". L'accélération du marché en valeur s'explique ainsi par "la croissance des médicaments de spécialité, sur des pathologies lourdes", dont le poids dans la consommation totale est "croissant", a-t-il indiqué. "45 millions de Français contribuent à 1% des dépenses de santé, et 8 millions, en Affection de longue durée (ALD), à 9 à 10%", a-t-il détaillé. "Un total de 20% des médicaments distribués à l'officine proviennent de prescriptions hospitalières".

Pour l'ensemble de 2008, le Leem estime que le marché devrait "vraisemblablement décélérer", car la base de comparaison, 2007, est "plus élevée que prévu". Le président du Leem, par ailleurs patron de Sanofi-Aventis France, a toutefois rappelé les menaces qui continuent de peser, selon lui, sur l'emploi du secteur, du fait du "retard" accumulé par la France dans les sciences du vivant.

"Le secteur représente environ 100.000 emplois en France. Entre 25 et 30% pourraient disparaître si on ne fait rien", a-t-il souligné, citant des chiffres du cabinet Arthur D. Little. "Et si on fait quelque chose, est-ce qu'on va rester au même niveau? La réponse est non", a-t-il alerté.

Dans un contexte de "mutation" du secteur (génériques, essor de la bioproduction, réorganisations, fusions et acquisitions), le solde commercial de l'industrie pharmaceutique française, "positif de 6 milliards d'euros", devrait avoir reculé de 8,8% en 2007 (+5% d'exportations mais +13% d'importations), après une stabilité en 2006, a-t-il souligné. Pour répondre à ces défis, le gouvernement pourrait organiser un Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) "avant la fin du mois d'avril", a indiqué Christian Lajoux.

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