Etats-Unis : immobilier en berne, prix producteurs en hausse, Paulson parle de "fort ralentissement"

L'immobilier américain est toujours déprimé. Les mises en chantier de logement ont baissé de 0,6% en février, tandis que le nombre de permis de construire chutait de 7,8%. Et l'inflation est toujours là. Par rapport à février 2007, les prix producteurs, bon indicateur de l'inflation à venir, sont en augmentation de 6,4%, avec une hausse mensuelle de 0,3%.

Outre-Atlantique, les deux indicateurs publiés ce mardi confirment la tendance existante d'un secteur immobilier qui continue à souffrir sur fond de tensions inflationnistes. Côté immobilier, les mises en chantier de logement ont baissé de 0,6% en février, tandis que le nombre de permis de construire chutait de 7,8%, selon les statistiques du département du Commerce.

Cependant, les mises en chantier se sont élevées à un rythme annualisé de 1,065 million d'unités en février, soit davantage que les 990.000 attendus par le marché. Le chiffre de janvier a été révisé à la hausse à 1,071 million contre 1,012 million annoncé à l'origine. Et les permis de construire ont représenté un rythme annualisé de 978.000 unités, soit le rythme le plus bas depuis celui de 974.000 enregistré en septembre 1991.

Les économistes attendaient 1,02 million de permis, après 1,061 million en janvier. Sur un an, les mises en chantier ont chuté de 28,4%. Mais pour les maisons individuelles, les mises en chantier enregistrent une chute de 40,5%, soit leur recul le plus net depuis janvier 1991 quand elles avaient dégringolé de 45,1%.

Par ailleurs, les prix à la production ont augmenté de 0,3% en février, conformément au consensus, mais l'indice PPI "core", hors alimentation et énergie, a lui crû de 0,5%, à son rythme le plus marqué depuis novembre 2006, a annoncé le département du Travail. Celui-ci a précisé que la hausse des prix des voitures, des camions, des produits pharmaceutiques et des alcools avaient contribué à celle de l'indice central.

Les prix à la production, qui avaient augmenté de 1% en janvier, ont nettement moins crû en février en raison de la baisse de 0,5% des prix alimentaires. Par rapport à février 2007, les prix producteurs sont en augmentation de 6,4% et les prix "core" de 2,4%, leur plus forte hausse depuis octobre 2007.

Tout cela a de quoi nourrir l'inquiétude outre-Atlantique, même au sein du gouvernement. Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a ainsi déclaré ce mardi à la télévision sur la chaîne économique CNBC : "nous savons que nous sommes en fort ralentissement et il ne fait pas de doute que le peuple américain sait que l'économie a fortement baissé. Aussi, pour moi, le mot qui la qualifie est beaucoup moins important. Ce que nous faisons à ce sujet est beaucoup plus important". Il a estimé que "le point central" pour tous les responsables de la politique monétaire était de "réduire au minimum" les retombées de la crise sur l'écoomie réelle. Nous avons besoin de maintenir nos marchés financiers stables et en bon fonctionnement", a dit Paulson.

Selon un sondage USA Today/Gallup publié ce mardi, plus de trois Américains sur quatre (76%) estiment que les Etats-Unis sont en récession.

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