Romain Zaleski présente à l'Elysée un plan de reprise de Gandrange

L'homme d'affaires a présenté à un conseiller de Nicolas Sarkozy un plan de reprise pour les installations lorraines condamnées à la fermeture par ArcelorMittal. Le numéro un mondial de l'acier a confirmé son refus de vendre.

Romain Zaleski, qui vient de démissionner du conseil d'administration d'ArcelorMittal, persiste et signe dans ses visées sur le site lorrain condamné à une fermeture partielle par le géant de l'acier. L'homme d'affaires, PDG d'une entreprise sidérurgiste italienne, a présenté mercredi à l'Elysée un plan de reprise de l'aciérie de Gandrange élaboré avec la mairie d'Amnéville (Moselle) et le conseil général de la Moselle.

Ce nouveau plan a été soumis par téléphone à Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, qui "doit maintenant convaincre Lakshmi Mittal qu'il peut être mis en oeuvre sans heurts", a indiqué à l'AFP Alain Stahl, directeur du cabinet du maire (UMP) d'Amnéville.

"Il s'agit d'une offre d'achat amicale de l'aciérie électrique et du train à billettes (TAB, installation de laminage) que M. Mittal a décidé de fermer d'ici à 2009", a précisé Alain Grenaut, un ancien directeur de l'usine mosellane chargé par M. Zaleski du volet technique du plan. "L'activité de l'aciérie et du TAB serait réorientée vers les aciers haut de gamme pour ne pas concurrencer directement les autres usines européennes d'ArcelorMittal", a-t-il ajouté.

De son côté, le numéro un mondial de l'acier campe sur ses positions. "Gandrange n'est pas à vendre", a réagi jeudi après-midi le groupe. Dans une interview accordée lundi aux Echos, Lakshmi Mittal, patron et propriétaire du géant de l'acier, déclarait: "La porte de Gandrange n'est pas fermée", faisant allusion à d'éventuels projets d'investissements sur le site.

Selon le plan de Romain Zaleski, soutenu par la CGT, la mairie d'Amnéville, sur le territoire de laquelle se trouve une partie de l'usine mosellane, serait prête à apporter 15% du capital de la structure qui reprendrait Gandrange, tandis que le conseil général s'engagerait à hauteur de 3%, a affirmé à l'AFP une source proche de la présidence de l'assemblée départementale.

Le reste du capital pourrait être apporté par Romain Zaleski, toujours détenteur de 3% des parts du groupe, et deux sidérurgistes allemands, les Badische Stahlwerke de Kehl, aciéries électriques spécialisés dans les barres de béton armé et le fil laminé, et le groupe GeorgsMarienhütte d'Osnabrück, qui produit des aciers polis et d'outillage.

M. Stahl a également indiqué qu'il avait demandé au président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, le député (UMP) Patrick Ollier, une nouvelle audition de M. Mittal.

"L'autre alternative consisterait pour Amnéville à préempter le site de Gandrange, comme l'y autorise le droit local d'Alsace-Moselle. Mais nous préférerions avoir ArcelorMittal comme partenaire", a encore dit M. Stahl.

Ces contacts se déroulent alors que la cour d'appel de Metz doit examiner le 29 avril une demande de la CGT de Gandrange visant à faire reprendre de zéro la consultation du personnel sur la fermeture partielle du site.

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