Vienne annonce le lancement imminent de la privatisation d'Austrian Airlines

Le mandat de privatisation sera formellement donné lors du prochain conseil des ministres le 12 août. Une minorité de blocage de 25% devra rester sous contrôle autrichien, soit par le biais d'investisseurs privés ou, à défaut, par la holding publique ÖIAG.

Le gouvernement de grande coalition autrichien a indiqué mardi s'être entendu sur la privatisation jusqu'à 100% du capital de la compagnie nationale Austrian Airlines (AUA), en grande difficulté.

Le mandat de privatisation sera formellement donné lors du prochain conseil des ministres le 12 août, a-t-on appris mardi à Vienne à l'issue d'une réunion entre les partis SPÖ (social-démocrate) et ÖVP (conservateur) au pouvoir.

Dans une formule de compromis, le chancelier Alfred Gusenbauer et le vice-chancelier Wilhelm Molterer ont toutefois décidé lors de cette réunion qu'une minorité de blocage de 25% devrait rester sous contrôle autrichien, soit par le biais d'investisseurs privés ou, à défaut, par la holding publique ÖIAG.

Le maintien d'une telle minorité "fait bien entendu partie du mandat de privatisation", a déclaré M. Molterer après la réunion.

L'ÖIAG avait officiellement demandé la semaine dernière au gouvernement l'autorisation de vendre sa participation de 42,75% dans Austrian Airlines en vue d'une privatisation totale de la compagnie à la recherche d'un partenaire stratégique.
Le SPÖ a toutefois souhaité s'assurer que l'Autriche conserve une minorité de blocage au sein du capital de cet ancien fleuron national, afin notamment d'en préserver les symboles ainsi que la position de l'aéroport de Vienne.

Le partenariat stratégique, rendu possible par l'accord politique au sein de la coalition gouvernementale, "est la meilleure solution pour Austrian Airlines et ses 8.000 employés compte tenu du contexte difficile dans lequelle se trouve la compagnie", a souligné le PDG d'AUA, Alfred Oetsch, cité dans un communiqué.>

Le président de la fédération syndicale autrichienne ÖGB, Rudolf Hundstorfer, s'est lui félicité de l'accord sur l'exigence d'une minorité de blocage autrichienne. "Une structure de l'AUA avec une minorité de blocage autrichienne permettra de défendre le point de vue autrichien non seulement dans les décisions sur les intérêts financiers mais également les emplois, la localisation géo-économique ainsi que le réseau de lignes déservies", a-t-il précisé dans un communiqué.

La Bourse de Vienne a, de son côté, salué la perspective d'une privatisation rapide, l'action AUA gagnant mardi 6,31% à 4,21 euros vers 16h30 (14H30 GMT).
Le maintien d'une minorité de blocage risque cependant de compliquer le rachat de la compagnie par un investisseur stratégique, qui n'aura pas les coudées franches, selon les analystes.

La compagnie allemande Lufthansa est citée depuis plusieurs mois comme repreneur favori mais s'est jusqu'à présent tenue en retrait, disant attendre de connaître le mandat de privatisation.

Endettée à hauteur de 897,8 millions d'euros, AUA a affiché un déficit de 48,7 millions au premier semestre malgré un plan d'assainissement et table sur jusqu'à 90 millions de pertes cette année.

Selon le quotidien Die Presse mardi, une expertise du cabinet Roland Berger commandée par l'ÖIAG avait recommandé dès 2006 une privatisation totale de la compagnie mais n'avait pas été suivie.

Le cours de l'action d'AUA, dont la capitalisation boursière a fondu à 353 millions d'euros, s'établissait alors à environ 8 euros, soit le double du cours actuel.
En tout état de cause, la vente d'AUA devra être finalisée, pour être valable, avant les élections législatives anticipées prévues le 28 septembre, date à laquelle expirera le mandat de privatisation.

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