Crédit Mutuel paie cash 4,9 milliards d'euros pour reprendre les activités allemandes de Citigroup

La banque mutualiste traverse le Rhin en rachetant les activités de Citigroup en Allemagne pour 4,9 milliards d'euros. Une acquisition que Crédit Mutuel, solidement capitalisée et épargnée par la crise financière, a les moyens de payer "cash".

Affaibli par la crise des crédits américains à risque, Citigroup, ex-numéro un mondial rétrogradé au cinquième rang, a entrepris de se délester de 400 milliards de dollars d'activités jugées non stratégiques dans les deux ou trois ans à venir. Il vient de trouver un accord avec le Crédit Mutuel qui lui rachète un grand pan de son activité outre-Rhin pour 4,9 milliards d'euros.

Cette vente, sur laquelle il devrait réaliser une plus-value de 4 milliards de dollars, ne signe pas pour autant son retrait d'Allemagne: Citigroup se débarrasse de ses activités de banque de détail mais restera actif auprès des entreprises.

En face, le Crédit Mutuel n'est que la deuxième banque de détail française. Non cotée, très discrète, elle "trace son chemin", résume Frédéric Legmann, le banquier-conseil de Lehman Brothers sur cette opération. Fondé en Alsace à la fin du XIXe siècle, le Crédit Mutuel a racheté le CIC en 1998. En 2005, il tente de prendre le contrôle de Cofinoga, qui échoit finalement à BNP Paribas.

En mettant la main sur Citibank, spécialisée dans le crédit à la consommation, il tient là sa revanche. D'autant qu'il a écarté de sa route non seulement Deutsche Bank et Commerzbank, les numéro un et deux allemands, mais aussi BNP Paribas.

"Avec cette acquisition majeure, le Crédit Mutuel, qui depuis 10 ans s'est progressivement implanté en Belgique, au Luxembourg et en Suisse, prend désormais une position significative en Europe, s'ouvrant ainsi un second marché domestique", selon le communiqué.

Pour le Crédit Mutuel, l'Allemagne est une extension naturelle. Mais le marché bancaire allemand est réputé difficile à pénétrer car il reste contrôlé en grande partie par des établissements publics.

La vente de la filiale allemande de Citigroup est donc une "opportunité historique" de prendre pied sur ce marché, d'autant que Citibank est un "outil très rentable" et qui utilise pour son activité de crédit à la consommation la "technologie la plus moderne et la plus sophistiquée", assure Frédéric Legmann.

Autre surprise: à l'heure où un grand nombre d'établissements bancaires, sous l'effet de dépréciations massives, manquent de capitaux et doivent en lever sur les marchés, le Crédit Mutuel s'offre le luxe de payer comptant. Fort de 26,4 milliards d'euros de capitaux propres, le Crédit Mutuel a dégagé en 2007 le troisième meilleur bénéfice des banques françaises, à 2,7 milliards d'euros. Etant avant tout une banque de détail, il n'a été que marginalement affecté par la crise des "subprime", à hauteur de 300 millions d'euros.

Cet achat devrait être financé par l'émission de parts sociales et de titres de dette subordonnée. Citigroup touchera son chèque "à la date de réalisation définitive de l'opération, prévue d'ici à la fin de l'année", selon le communiqué.

L'agence de notation Standard and Poor's a placé sous surveillance négative les notes à long et court terme du Crédit Mutuel, estimant que cette opération pourrait "peser significativement sur [

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.