Alors qu'elle avait été épargnée en 2007, la grande banque américaine Goldman Sachs paie les pots cassés de la crise du "subprime" en ce début d'année 2008. Pour son premier trimestre, la banque affiche un bénéfice net en baisse de 53% à 1,51 milliard de dollars contre 3,2 milliards un an plus tôt. Le bénéfice par action plonge également à 3,23 dollar contre 6,67 dollar par action au premier trimestre 2007.

Néanmoins, la banque limite la casse. Les résultats restent en effet supérieurs aux attentes des analystes. Selon le consensus Reuters, le bénéfice par action était ainsi attendu à 2,57 dollar. Dans un contexte de crise financière exarcerbée, ses résultats, moins pires que prévu, ont de quoi rassurer les marchés.

Le chiffre d'affaires, ou produit net bancaire, dépasse également les attentes, en baisse à 8,34 milliard de dollars contre 12,7 milliards de dollars un an plus tôt. Les analystes tablaient sur 7,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires.

Cette contraction s'explique surtout par une diminution de près de moitié des recettes de courtage et investissements directs de la banque, à 4,87 milliards de dollars contre 9,07 milliards un an plus tôt, ainsi que par une baisse de 32% des recettes de son activité de banque d'investissement, à 1,17 milliard de dollars. La banque s'est un peu rattrapée sur la gestion d'actifs et les services financiers, avec des recettes en hausse de 28% à 2,04 milliards de dollars.

Goldman Sachs pâtit tout de même largement de son exposition à la crise du "subprime". La banque enregistre ainsi une perte de 2 milliards de dollars sur ses activités liées aux crédits. La banque a reconnu notamment avoir perdu "environ un milliard" de dollars sur les titres liées aux crédits immobiliers, ainsi qu'"environ un milliard" sur l'activité de production de crédits non notés comme investissement (de moindre qualité) ainsi qu'à cause de moindres résultats sur la branche banque d'investissements.