Etats-Unis : la Réserve fédérale pessimiste pour la croissance en 2008

La Réserve fédérale a abaissé nettement ses prévisions de croissance pour les Etats-Unis en 2008, qui devrait rester positive de justesse. La Fed écarte l'idée d'une nouvelle baisse des taux du fait d'une hausse spectaculaire de ses prévisions d'inflation.

La banque centrale américaine (Fed) ne table plus que sur une hausse du produit intérieur brut (PIB) comprise entre 0,3% et 1,2% cette année, au lieu de 1,3% à 2% prévus précédemment, selon un document accompagnant les minutes de la réunion d'avril de son Comité de politique monétaire, publié mercredi soir.

L'activité devrait être "particulièrement faible" au premier semestre, même si "un certain rebond est attendu au second", indique ainsi la Fed. Celle-ci a constaté que "les revenus restaient faibles du fait de la hausse des prix du pétrole", que "la chute des prix de l'immobilier réduisait la richesse des ménages" et que "les ménages comme les entreprises faisaient face à une restriction du crédit".

Cette dégradation de la conjoncture devrait s'accompagner d'une forte hausse du chômage, prévu entre 5,5% et 5,7% cette année. Pour 2009, elle a révisé ses prévisions de croissance en baisse d'un dixième de point seulement, à 2%-2,8%. La performance devrait s'améliorer en 2010 avec une hausse du PIB comprise entre 2,6% et 3,1%.

Dans ce contexte la Fed, qui avait baissé son taux directeur d'un quart de point le 30 avril, a souligné que sa décision avait été prise "de justesse", et averti qu'elle allait sans doute en rester là pour le moment. Dans un discours, Kevin Warsh, l'un des gouverneurs de la Fed, a confirmé cette nouvelle orientation, en se disant opposé à de nouvelles baisses des taux d'intérêt, même au cas où la conjoncture se détériorerait de nouveau.

La banque centrale s'inquiète en effet désormais de l'inflation, et notamment des signes montrant que les ménages et les entreprises ont intégré une hausse durable des prix à l'avenir. La Fed a nettement révisé à la hausse ses prévisions d'inflation, qui devrait s'établir entre 3,1% et 3,4% cette année (contre 2,1% à 2,4% prévu antérieurement), en raison essentiellement de la "forte hausse des prix du pétrole et des autres matières premières depuis le mois de janvier".

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