Fusion GDF-Suez : le comité d'entreprise européen rend un avis négatif

Le comité d'entreprise européen (CEE) de GDF estime que la fusion de Gaz de France avec Suez parachèverait la privatisation du groupe gazier. Il demande également plus de garanties sur l'emploi.

Le comité d'entreprise européen (CEE) de Gaz de France a rendu mardi soir un avis négatif sur le projet de fusion du groupe gazier avec Suez. Cet avis consultatif était indispensable pour que le processus de fusion se poursuive et puisse se conclure avant la fin du mois de juin, conformément à l'objectif de deux groupes.

"Le Comité d'entreprise européen de Gaz de France vient d'émettre aujourd'hui un avis négatif sur (le projet de fusion) (...). Les représentants du personnel en CEE considèrent en effet que la fusion de Gaz de France avec le groupe privé Suez (...) parachèverait la privatisation de Gaz de France", écrit ainsi la CGT dans un communiqué.

L'opération "conduirait à une mise en concurrence frontale de Gaz de France avec EDF et à fragiliser en conséquence le service commun de distribution et les synergies de service public entre EDF et GDF", ajoute le syndicat.

"Pour les activités de services énergétiques, cette fusion aurait (...) des conséquences lourdes en termes de suppressions d'emploi à l'échelle européenne. La mise en Bourse de la filiale 'eau et environnement' de Suez présente de forts risques pour les salariés et le service public de l'eau. Enfin, les usagers peuvent s'attendre à de fortes augmentations des tarifs des énergies", estime la CGT.

Fin février, le P-DG de GDF, Jean-François Cirelli, s'était dit prêt à donner des garanties en termes d'emploi et de dialogue au niveau européen. Mais cela n'a semble-t-il pas suffit. "Nous avons obtenu des garanties, notamment sur l'emploi et sur l'accompagnement des salariés. Nous avons pris acte de ces garanties mais, au regard des conséquences néfastes de la fusion, nous avons émis un avis négatif", a ainsi indiqué à Reuters Martine Feuillerat, secrétaire (CGT) du CEE de Gaz de France.

Cet avis négatif, purement consultatif, devrait toutefois permettre d'accélerer le processus de fusion. Le projet avait déjà été mis à mal début janvier, après une décision de justice contraignant Gaz de France à fournir des informations complémentaires au comité central d'entreprise (CCE) afin qu'il puisse émettre un avis consultatif mais obligatoire sur le projet de rapprochement. Ce dernier doit pour sa part se prononcer "courant avril".

Une fois obtenus l'avis consultatif du CCE de GDF - les instances de Suez se sont déjà prononcées -, les traités de fusion pourront être élaborés et approuvés par les conseils d'administration des deux groupes. Un mois séparera ensuite la convocation des assemblées générales extraordinaires et leur tenue.

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