Pour Morgan Stanley, la crise du crédit ne fait que commencer

Les analystes de la banque d'affaires américaine conseillent à leurs clients de vendre leurs valeurs financières.

Les analystes de Morgan Stanley conseillent lundi à leurs clients de passer à la vente après le "rally" qu'ont connu les valeurs financières, taillant dans leurs prévisions de résultats des grandes banques américaines et avertissant que la crise actuelle du crédit ne fait que commencer.

La banque d'affaire américaine a réduit globalement de 17 milliards de dollars, soit 26%, sa prévision totale des résultats cumulés des grandes banques américaines pour 2008, et de 13 milliards pour 2009, soit une diminution de 15%.

Les analystes de Morgan Stanley s'attendent à des pertes et à des frais sur créances accrus, qui devraient toutefois être éclipsés par une hausse du produit net des intérêts, mais les bénéfices pourraient baisser davantage si la Réserve fédérale américaine arrêtait de réduire ses taux directeurs.

"Il faut s'attendre à davantage d'augmentations de capital et de réductions des dividendes alors que notre crédit se détériore et que les perspectives de résultats se dégradent", écrivent dans ce document les analystes, avec Betsy Graseck à leur tête. "Nous pensons que nous ne sommes que dans le troisième tour de batte (sur neuf au baseball) du cycle de crédit et nous prévoyons que ce cycle sera pire que (le marasme) de 1990-91."

Un nombre croissant d'investisseurs et de responsables du secteur, dont le patron de Morgan Stanley, John Mack, ont prédit ces dernières semaines que les marchés étaient plus proches de la fin de la crise des prêts immobiliers et du crédit que de son début. Ces commentaires, couplés à des efforts des banques pour améliorer leurs bilans, ont déclenché un rebond des actions bancaires la semaine dernière.

Morgan Stanley estime que Bank of New York , JPMorgan Chase et PNC Financial sont moins sensibles en matière de crédit, avec une meilleure structure de capital.
Les investisseurs devraient au contraire, selon la banque, "sous-pondérer" les établissements plus exposés aux crédits immobiliers - Wells Fargo et Wachovia - et ceux qui opèrent dans des segments plus touchés aux Etats-Unis comme Fifth Third Bancorp and KeyCorp .
Morgan Stanley est aussi à alléger sur Citigroup , citant son exposition à des actifs risqués comparé à son capital.

L'agence de notation crédit Standard & Poor's a elle déclaré que la probabilité d'une dégradation de ses notes sur de grandes banques américaines avait augmenté ces deux dernières semaines. "Si la crise de crédit devient plus marquée par rapport aux précédents cycles, ce qui promet d'être le cas pour le secteur du crédit immobilier, nous pourrions abaisser nos notes sur certaines de ces institutions", souligné S&P dans un communiqué.
Elle ajoute que la probabilité d'un tel déclassement s'est accrue depuis qu'elle a placé les notes crédit de Citigroup sous surveillance négative le 18 avril et qu'elle a abaissé de stable à négative sa perspective de notes pour Wachovia le 14. Une perspective négative indique qu'une révision à la baisse des notes est devenue plus probable à un horizon de deux ans.

Selon les derniers calculs, les pertes liées aux dépréciations entrainées par la crise du subprime ont atteint 312 milliards de dollars, alourdies ces derniers jours par les mauvais chiffres annoncés par Royal Bank of Scotland et par le courtier nippon Nomura.

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