La croissance nipponne termine l'année 2007 en beauté

La croissance japonaise a atteint 0,9% au dernier trimestre 2007, soit plus du double de ce qui était attendu. Le taux de croissance annualisé ressort à 3,7%, mais les économistes s'attendent à un ralentissement à court terme.

La croissance économique du Japon a représenté plus du double de ce qui était attendu au dernier trimestre 2007. Les exportations et l'investissement productif ont permis d'afficher un taux de croissance trimestriel de 0,9%, alors que les pronostics portaient sur 0,4%, suivant les statistiques publiées par Tokyo ce jeudi. Le taux de croissance annualisé ressort à 3,7%, alors que les Etats-Unis n'ont fait que 0,6% sur cette période d'octobre à décembre. Ce chiffre apaise les craintes de récession au Japon et faisant monter en flèche la Bourse de Tokyo, qui a gagné plus de 4%, cependant que le marché obligataire lui reculait.

"Ces chiffres sont solides mais il est peu probable que la Banque du Japon change de cap", commente Yasuhiro Onakado (Daiwa SB Investments), cité par Reuters: "il est vraisemblable que la Banque du Japon se réservera la possibilité d'observer le statu quo, voire de baisser les taux, car la situation s'est bien dégradée depuis janvier et les incertitudes économiques se sont développées".

De fait, les économistes pensent que le taux d'intervention de la BoJ restera inchangé à 0,5% à l'issue de sa réunion de vendredi. La Banque du Japon s'en tient pour l'instant à l'idée que la croissance de l'économie se poursuivra à un rythme régulier durant l'exercice 2008-2009 qui démarrera le 1er avril, jugeant qu'elle subira certes un ralentissement mais ponctuel. Certains économistes jugent toutefois qu'il se pourrait bien qu'elle revoit à la baisse ses prévisions à l'occasion de son rapport de perspective semestriel qui sera publié en avril

En dépit du ralentissement économique des Etats-Unis, les exportations japonaises restent pour l'instant soutenues grâce à la forte demande d'autres pays asiatiques et de pays émergents. La statistique du PIB a montré que la contribution des exportations nettes a été de 0,4 point au taux de croissance de 0,9%. Mais nombreux sont les économistes à penser que l'archipel ne pourra plus autant compter à l'avenir sur ses exportations comme moteur de croissance.

Une telle évolution pourrait être dommageable pour l'investissement des entreprises et remettre en cause l'opinion de la BoJ voulant que le dynamisme des entreprises se répercutera sur les ménages. Les dépenses des ménages, qui représentent plus de la moitié de l'activité économique, ont augmenté de 0,2% au dernier trimestre 2007, portées par la demande de kérosène, d'électricité et de climatiseurs en raison d'un hiver rigoureux.

Le coup de blues de l'immobilier, qui a suivi un durcissement de la législation de la construction l'an passé, pèse toutefois nettement sur la croissance. L'investissement immobilier a chuté de 9,1% durant le trimestre, retranchant dans les faits 0,3 point à la croissance. Les économistes pensent que l'impact de la nouvelle règlementation s'atténuera à partir du premier trimestre de cette année, mais sans pouvoir dire à quel moment l'investissement immobilier reprendra.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.