Sacyr pourrait vendre ses titres Eiffage à 61 euros à un consortium d'investisseurs français

Le groupe de BTP espagnol Sacyr serait sur le point de céder ses 33,2% qu'il détient dans Eiffage à un consortium d'investisseurs français autour de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), CNP assurances, Axa et AGF. Selon les informations de la Tribune, le prix de négociation serait de 61 euros.

Petit arrangement entre politiques pour régler le dossier Eiffage-Sacyr? La pression de l'Elysée aurait été forte, tellement forte que l'espagnol Sacyr serait sur le point de vendre ses titres Eiffage à un consortium comprenant....la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) déjà actionnaire d'Eiffage avec 8,5% du capital, et des assureurs français Axa, CNP Assurances et les AGF. Le tour de table ne semble pas totalement finalisé et d'autres intervenants pourraient venir rejoindre le premier cercle. Cette solution souhaitée par le gouvernement français n'est pas un hasard. Elle constitue un bon moyen de détendre les relations franco-espagnoles alors même qu'EDF souhaite racheter des actifs du producteur d'électricité ibérique Iberdrola.

Selon nos informations, la négociation s'effectuerait au prix de 61 euros environ, soit proche du prix de revient de Sacyr qui a démarré ses ramassages de titres Eiffage début 2006. L'opération pourrait être finalisée rapidement. Avant le 2 avril, en tout cas, date à laquelle la cour d'appel de Paris doit rendre son jugement. Cette dernière a été saisie par le groupe espagnol de BTP qui conteste la décision de l'AMF du 26 juin dernier qui l'accuse d'action de concert avec 6 autres sociétés ibériques pour s'emparer d'Eiffage. Dans les faits, Sacyr devrait lancer une OPA sur sa rivale française. Une opération qui pourrait coûter très cher (8 milliards d'euros) à Sacyr.

Que va devenir la procédure juridique en cours si Sacyr n'est plus d'ici au 2 avril l'actionnaire d'Eiffage? La situation apparaît ubuesque. Juridiquement, la vente des titres Eiffage ne dédouane en rien Sacyr de lancer une offre publique obligatoire (à supposer que la cour confirme l'action de concert). Mais d'un point de vue pratique, doit-on contraindre Sacyr à racheter la totalité du capital d'Eiffage alors même qu'il ne détient plus aucune action?

Cette "happy end" devrait satisfaire quasiment tous les protagonistes du dossier. Sacyr bien évidemment; la direction d'Eiffage qui lutte depuis près de deux ans pour préserver l'indépendance du groupe, mais aussi les salariés qui ne voulaient "ni d'OPA, ni d'OPE" et qui appelaient de leurs voeux un renforcement de la CDC au capital. Restent à convaincre les minoritaires d'Eiffage défendus par Colette Neuville et ceux d'APRR, filiale autoroutière, représentés par Eliott Associates du bien fondé d'un tel "deal". Dans ce cas de figure, ils devraient s'estimer lésés: on leur a fait miroiter une OPA à 127,30 euros !

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.