Polémique syndicale à propos de la remise en cause des 35 heures

FO et la CFTC accusent CGT et CFDT d'avoir ouvert la porte au démantèlement de la durée légale sur le temps de travail. Et demandent le retrait de leur signature de la position commune sur la représentativité syndicale.

La "position commune" sur la représentativité syndicale, signée par le Medef, la CGPME, la CGT et la CFDT et que le gouvernement veut transposer rapidement dans une loi, n'a pas fini d'empoisonner les relations intersyndicales. Alors que trois organisations syndicales, FO, la CFTC et la CGC ne l'ont pas signé de crainte que les nouvelles règles leur soient défavorables - en particulier la mesure de l'audience pour être jugée représentative -, voilà que la question des 35 heures attise un peu plus les divisions.

FO et la CFTC accusent la CGT et la CFDT d'avoir ouvert la boite de Pandore au sujet des 35 heures, et leur demandent de retirer leur signature de la position commune. "Quand vous ne voulez pas que la porte s'ouvre, il ne faut pas l'entrouvrir. La porte est entrouverte et le gouvernement ouvre complètement la porte", a déclaré jeudi sur France Inter Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO.

Dans l'accord sur la représentativité syndicale arrêté début avril, un article prévoit un assouplissement possible des 35 heures. Par accord d'entreprise, dans certaines conditions, l'employeur pourra dépasser le contingent conventionnel d'heures supplémentaires, prévoit l'article 17. Or dans l'avant-projet de loi transposant l'accord, le gouvernement envisage de rendre beaucoup plus facile pour les entreprises de déroger aux 35 heures.

Si la durée légale du temps de travail est maintenue, le projet gouvernemental permet de renégocier dans l'entreprise certaines modalités concrètes des 35 heures comme le repos compensateurs, les règles de modulation du temps de travail, fles orfaits annuels ou journaliers notamment, et sans que cela nécessite un accord majoritaire.

La CGT et la CFDT ont indiqué au gouvernement qu'une telle réforme était pour elles un casus belli. Les deux centrales syndicales, qui ne comptent en rien retirer leur signature de la position commune, veulent faire de la prochaine mobilisation sur les retraites un appel à s'opposer à la déréglementation du temps de travail prévue par le gouvernement. La CFTC a refusé de participer jeudi soir à la réunion intersyndicale préparatoire à une action sur les retraites, son président Jacques Voisin la qualifiant de "mascarade".

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