Bernanke appelle les banques à aider les ménages étranglés par la dette

Le président de la Réserve fédérale américaine souhaite une réponse "vigoureuse" pour empêcher de nouvelles saisies immobilières

Le président de la Réserve fédérale américaine, Ben Bernanke, s'emploie à éteindre l'incendie généré par la crise des subprimes. Lors d'une intervention, ce mardi 4 mars, devant l'Independent Community Bankers of America, à Orlando, en Floride, l'homme fort du dollar faible a appelé à une réponse "vigoureuse" pour empêcher de nouvelles saisies immobilières, en incitant les banques à assouplir les termes des emprunts à risque pour les ménages étranglés par leurs traites. Il estime que les défauts de paiement et les saisies de biens immobiliers sont susceptibles de croître en nombre et qu'il faut s'attendre à de nouvelles baisses des prix dans l'immobilier.

Selon Ben Bernanke, les banques et les prêteurs devraient explorer toutes les pistes possibles pour que les emprunteurs acculés au défaut de paiement puissent rester dans leur logement, et notamment celle d'une renégociation des emprunts en cours. "Jusqu'à présent, les modifications des prêts ont généralement porté sur une réduction des taux d'intérêt, tandis que les réductions du capital dû ont été rares", a-t-il noté. Mais la crise actuelle diffère des précédentes, car les emprunteurs à risque ont souvent acheté sans le moindre apport. Ces propos interviennent alors que le secrétaire au Trésor Henry Paulson s'est dit hostile à un plan de sauvetage des emprunteurs en difficulté dans l'immobilier, jugeant que cela servirait surtout à sauver les spéculateurs ou les banques.

Dans le contexte actuel de ralentissement de l'économie, des tensions sur les marchés financiers et des pressions sur les prix à la consommation provenant des cours élevés des matières premières, les propos du président de la Fed sont scrutés mot par mot par les marchés. La conjonction d'une croissance faible et d'une menace inflationniste pose un sérieux dilemme à la banque centrale, car les deux dangers appellent en théorie des remèdes contradictoires : baisser les taux pour soutenir l'activité et les relever pour enrayer l'inflation.

Du côté de la croissance, plombée par la crise de l'immobilier, l'expansion du quatrième trimestre 2007 s'est limitée à 0,6% seulement. Autre mauvaise nouvelle : les inscriptions au chômage augmentent sans cesse et la Fed a déjà averti qu'il fallait se préparer à l'éventualité d'une détérioration sur le front de l'emploi. Quant à l'inflation, elle a atteint 2% hors énergie et alimentation en 2007. Mais comme le patron de la Fed met davantage l'accent sur les difficultés de l'économie, les analystes s'attendent à une nouvelle baisse d'un demi-point du taux directeur de la banque centrale, à 2,50%, lors de sa prochaine réunion du 18 mars.

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