Les entreprises déposent moins d'offres à l'ANPE

Pour la première fois depuis 2006, les employeurs ont déposé moins d'offres d'emploi à l'ANPE au 1er trimestre. Selon une étude du ministère du travail, les employeurs peinent moins à embaucher.

La baisse des offres déposées par les employeurs à l'ANPE s'est élevée à -3,3% ce trimestre, selon une étude de la Dares, le département études et statistiques du ministère de l'Emploi, publiée ce mardi 15 juillet. Les employeurs recherchent moins de main d'oeuvre et ont, de fait, moins de difficultés à recruter. A l'inverse, le nombre de demandes d'emploi a, lui, connu une hausse de 1,6% sur la même période.

Cette étude relève donc une inversion de tendance. Car de mi-2003 à fin 2007, mis à part au 1er trimestre 2006, la courbe des offres déposées à l'ANPE était en progression continue. En parallèle, la courbe des demandes d'emploi restait "assez stable", selon la Dares. Les entreprises ont donc connu des difficultés croissantes de recrutement, qui se sont atténuées début 2008. L'indicateur de tensions, calculé par la Dares pour mesurer les difficultés à pourvoir des postes, a ainsi diminué de -3,9%.

Par secteur d'activités, la Dares précise que ces tensions se sont "nettement" atténuées dans le BTP. L'indicateur de tensions a décru de 7,6% sur un trimestre et de 10,2% sur un an, sauf pour les ouvriers qualifiés des travaux publics.

Dans l'industrie, les difficultés à pourvoir des postes ont aussi marqué le pas par rapport à fin 2007, même si elles restent plus importantes qu'il y a un an. L'indicateur de tensions progresse de 6,9%. Dans des métiers comme la mécanique et le travail des métaux, la maintenance, l'électricité et l'électronique, elles ont augmenté "nettement sur un an, en particulier pour les techniciens".

Dans les services, les tensions entre offres et demandes d'emploi ont tendance à diminuer dans tous les métiers, sauf aide soignants ou infirmiers. Idem, dans l'hôtellerie restauration et dans la banque assurances, les difficultés à pourvoir des offres d'emploi baissent de manière particulièrement forte, selon la Dares.

Pour la CFDT, l'ANPE ne peut remplir sa mission de suivi des chômeurs
Plannings surchargés, postes de travail insuffisants, conseillers fantômes voire décédés: la CFDT ANPE dresse un bilan critique du "suivi mensuel personnalisé" mis en oeuvre depuis 2006 et des conditions d'accueil des chômeurs. "Le système instauré ne permet pas d'avoir un nombre de contacts adaptés aux besoins du demandeur", constate la CFDT ANPE dans une étude datant de mai. Dans ce document transmis à l'AFP, la CFDT a analysé, dans une région test, le travail de près de 834 conseillers, soit huit sur dix environ dans cette région. Premier constat: "dans de nombreuses agences, les conseillers ne disposent pas du temps nécessaire à la réception du nombre de demandeurs d'emploi" qu'ils doivent suivre. La durée des entretiens se réduit à 30 minutes lors de l'inscription au lieu de trois quarts d'heure normalement, puis à 20 minutes pour le rendez-vous de suivi au 4e mois de chômage, et à 10-15 minutes ensuite. La CFDT ANPE cite le cas, "pas isolé" selon elle, d'une conseillère ANPE à 4/5e de temps et suivant 147 chômeurs. La CFDT a aussi découvert dans cette région plus de 2.300 chômeurs dont le suivi était "attribué à des agents partis en retraite, mutés, ayant quitté l'agence, voire décédés".

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