Le groupe public chinois d'aluminium Chinalco aurait accès à 120 milliards de dollars (plus de 80 milliards d'euros) de fonds du gouvernement dans le cadre de la bataille pour le contrôle du producteur anglo-australien Rio Tinto, croit savoir le Sunday Times dans son édition dominicale. Ce dernier évoque le fonds souverain chinois China Investment Corporation (CIC), qui s'est récemment illustré en prenant près de 10% de la banque américaine Morgan Stanley pour 5 milliards de dollars.

Chinalco a créé la surprise vendredi en annonçant s'être allié au géant américain du secteur Alcoa pour prendre une participation de 12% dans Rio. Il a précisé ne pas envisager actuellement de faire une offre sur l'ensemble du groupe, tout en se réservant cette possibilité au cas où Rio ferait l'objet d'une offre ferme de la part d'une autre société.

Or BHP Billiton est très intéressé par Rio, deuxième groupe minier mondial par la capitalisation boursière. Ce dernier a déjà rejeté une offre d'échanges, dans un rapport d'une action contre trois, de la part de BHP qui le valorisait 126 milliards de dollars aux cours actuels.

BHP doit maintenant déposer une offre officielle d'ici mercredi 6 févier - date butoir - ou alors renoncer à ses projets pendant six mois. La prise de participation de Chinalco constitue en tout cas un obstacle majeur à ses ambitions sur Rio. Depuis que BHP Billiton s'est officiellement porté candidat à la reprise de Rio Tinto, Pékin cherche à empêcher ce rapprochement. Les autorités craignent en effet qu'avec ce rapprochement, le nouveau groupe pourrait imposer des hausses de prix très importantes aux producteurs de métaux chinois.