Le pétrole cher et le dollar faible au menu du G8 ministériel d'Osaka

Pendant deux jours, les grands argentiers des huit pays les plus industrialisés de la planète vont chercher les remèdes aux poussées inflationnistes actuelles, dopées notamment par la flambée des prix pétroliers, elle même alimentée par la faiblesse du dollar.

Le dollar faible et le pétrole cher sont est au coeur des préoccupations des ministres des Finances du G8 (Etats-Unis, Japon, Grande-Bretagne, Allemagne, France, Italie, Canada et Russie) réunis ce vendredi à Osaka, au Japon, pour tenter de trouver la parade à une inflation dopée par la flambée des prix de l'or noir et ses répercussions sur une économie mondiale qui ralentit.

Le G8, constitué essentiellement de pays importateurs de brut, n'a guère d'influence sur le marché pétrolier, chauffé à blanc par la spéculation et la nouvelle demande de pays tels que l'Inde et la Chine. Mais il peut au moins tenter d'enrayer la baisse du dollar, qui a poussé les investisseurs à acheter des contrats sur le pétrole et d'autres matières premières pour couvrir leur risque de change.

"Des prix des matières premières élevés, surtout ceux du pétrole et des produits alimentaires, posent un défi sérieux à une croissance stable de par le monde (...), peuvent accroître les pressions inflationnistes mondiales", est-il écrit dans le projet de communiqué du G8, révélé par Reuters.

Les banquiers centraux étant absents de cette réunion de deux jours des ministres des Finances du G8 à Osaka, les changes n'étaient pas a priori un thème à l'ordre du jour. Mais la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a souligné que ces questions étaient liées inextricablement au dollar. Les prix pétroliers ont en effet augmenté de manière concomittante à la dégringolade du dollar, lequel a perdu près de la moitié de sa valeur contre l'euro en six ans. Et, selon la Réserve fédérale de Dallas, la chute du dollar a représenté le tiers environ de la hausse de 60 dollars du prix du pétrole entre 2003 et 2007.

Le ministre des Finances japonais, Fukushiro Nukaga, a de son côté précisé qu'il avait discuté changes avec le secrétaire au Trésor américain Henry Paulson, lequel s'est refusé la semaine dernière à exclure toute possibilité d'intervention sur le marché des changes. La dernière intervention concertée entre pays du G8 remonte à septembre 2000, lorsque la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) et la Banque du Japon s'étaient employées à freiner la baisse de l'euro.

Par ailleurs, l'Italie a présenté un projet visant à rendre la spéculation sur les marchés pétroliers plus difficile en augmentant les dépôts obligatoires pour pouvoir traiter des futures, a expliqué à la presse le ministre de l'Economie italien, Giulio Tremonti.

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