En cinq ans, la campagne de publicité lancée par l'assurance-maladie sur le thème "les antibiotiques, c'est pas automatique!" a apparemment enregistré un certain succès auprès des Français. Et pas seulement parce que chacun connaît maintenant ce slogan! Selon une étude de la Cnam (caisse nationale d'assurance maladie) publiée ce jeudi, cette campagne a entraîné depuis 2002 des "changements de comportement" des assurés et des médecins qui ont permis une baisse de 23,4% de la consommation d'antibiotiques.

La moyenne nationale des prescriptions pour l'hiver 2006-2007 s'est élevée à 5,1 prescriptions pour 10 habitants, contre 6,7 pour 10 avant le lancement du programme. Cette baisse équivaut à près de 27 millions de traitements "soit environ 850 millions d'euros de dépenses évitées depuis le début du programme", relève l'assurance maladie dans son étude. Les jeunes enfants - les moins de 5 ans - traditionnellement gros consommateurs d'antibiotiques, sont les premiers à bénéficier de cette baisse: dans cette tranche d'âge, le recul est supérieur à 34%, soit 6,4 millions de traitements évités depuis cinq ans, selon la Cnam.

La bataille contre une utilisation intempestive des antibiotiques n'est toutefois pas gagnée. La France reste en effet le deuxième consommateur européen par habitant, derrière la Grèce. Selon Hubert Allemand, médecin conseil national de la Cnam, la situation reste donc "préoccupante". Celui-ci déplore en outre que "les laboratoires pharmaceutiques se concentrent sur des molécules plus rentables" plutôt que de trouver d'éventuels substituts aux antibiotiques.

Une surconsommation d'antibiotiques fait courir le risque d'une résistance accrue des bactéries à ces traitements. L'assurance maladie va donc poursuivre sa campagne d'information en direction des patients, des médecins mais aussi des professionnels de la petite enfance.