Après les urgentistes, les anesthésistes se mettent en grève

Les anesthésistes-réanimateurs ont rejoint jeudi la grève symbolique des gardes menée par les médecins urgentistes des hôpitaux depuis le 24 décembre. Ils souhaitent obtenir une "meilleure reconnaissance de la pénibilité" de leur métier.

C'est une grève sans conséquence pour les malades mais pas pour l'hôpital. Les médecins anesthésistes ont rejoint jeudi la grève menée par leurs confrères urgentistes des hôpitaux depuis le 24 décembre. Ce mouvement de protestation vise à obtenir une "meilleure reconnaissance de la pénibilité" de leur métier exercé "24 heures sur 24, sept jours sur sept", mais aussi la rémunération des gardes, jours de congés accumulés et heures supplémentaires impayées, autant de "promesses non tenues" par le gouvernement.

"Nous sommes contraints à cette forme d'action (...) Il semble que le seul langage compris par les pouvoirs publics à l'heure actuelle c'est l'épreuve de force", a déclaré à l'AFP Michel Dru, président du SNphar, un des deux syndicats d'anesthésistes appelant à la grève. Urgentistes et anesthésistes représentent environ 20% des praticiens de l'hôpital public et y assurent "l'essentiel" des gardes, affirment les syndicats appelant à la grève.

"Pour la première fois, les revendications des médecins, qui jusqu'à présent se croyaient un peu en dehors du monde du travail, sont des revendications de salariés", souligne Christophe Prudhomme, porte-parole de l'Amuf (urgentistes). Selon lui la "crise du recrutement" de l'hôpital, notamment chez les urgentistes et les anesthésistes, pourrait provoquer une pénurie de ces professionnels.

La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a annoncé l'ouverture lundi d'une "concertation" sur les 23 millions d'heures supplémentaires impayées et les 3,5 millions de jours de congés accumulés dans des comptes épargne temps (CET) par l'ensemble des salariés de l'hôpital, soit au total de "800 à 900 millions d'euros". Les urgentistes "ne considèrent pas être représentés par les intersyndicales" et souhaiteraient négocier directement avec le ministère.

Le gouvernement recense "6% de grévistes" calculé sur l'effectif total de médecins et non sur la base des personnels de service. L'Amuf fait état de 100% de médecins grévistes dans les Samu et 80% dans les hôpitaux. Le mouvement est symbolique puisque les grévistes sont "assignés" à leur poste de travail.

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