Alitalia : Berlusconi prêt à discuter avec Sarkozy du projet d'Air France-KLM

Le futur président du conseil italien envisage désormais de discuter avec le chef de l'Etat français de la reprise d'Alitalia par Air France-KLM, projet qu'il rejetait catégoriquement à la veille des élections italiennes.

Jour après jour, Silvio Berlusconi confirme son évolution rapide sur le dossier Alitalia. Après avoir passé toute la campagne électorale italienne à refuser le projet de reprise de la compagnie aérienne nationale par le groupe Air France-KLM, le vainqueur des élections du week-end dernier a affirmé ce jeudi qu'il souhaitait discuter du projet avec Nicolas Sarkozy.

Silvio Berlusconi, qui sera bientôt président du Conseil italien, a ainsi déclaré ce jeudi qu'il serait heureux de discuter avec le président français de l'offre de rachat d'Alitalia faite par la compagnie franco-néerlandaise, pour peu que l'accord garantisse une "dignité égale" aux compagnies aériennes...

Rencontrant des journalistes, il leur a déclaré qu'il aura "une discussion avec le gouvernement (sortant) la semaine prochaine pour étudier les possibilités". Mais surtout, il a ajouté que "quant à Air France, s'ils revenaient à la première proposition où Alitalia était traitée avec une dignité égale, avec une direction italienne pour Alitalia, dans le respect des deux autres compagnies aériennes, nous pourrions en discuter et je serai ravi de pouvoir m'en entretenir lorsque je serai en fonction, même avec le président Sarkozy".

Il y a donc bien un revirement à 180° par rapport aux positions de campagne du candidat Berlusconi, qui rejetait toute perspective d'accord avec Air France, considérant qu'Alitalia devait rester une compagnie italienne et faisant miroiter l'arrivée d'investisseurs italiens pour reprendre la compagnie.

Alors même que, en dépit des questions qui lui avaient été posées à de multiples reprises, Silvio Berlusconi n'avait jamais identifié les investisseurs italiens en question, il semble donc désormais prêt à envisager un accord avec Air France-KLM.

Reste qu'un éventuel ralliement du futur chef de gouvernement italien ne lèverait que l'un des obstacles qui demeurent. La direction d'Air France-KLM a en effet abandonné officiellement son projet, en raison de l'hostilité des syndicats d'Alitalia. Sur ce plan là aussi il faudrait donc une évolution des positions. Il est vrai que ces derniers jours, plusieurs des syndicats d'Alitalia avaient laissé entendre qu'ils étaient prêts, finalement, à réexaminer le projet d'Air France. Le revirement amorcé par Silvio Berlusconi pourrait à cet égard les pousser davantage dans la voie des concessions.

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