Le gouvernement, pressé d'agir pour tenter de désamorcer la grogne des professionnels qui ne cesse de monter face à la flambée des prix du pétrole, avait convoqué ce lundi le patron de Total Christophe de Margerie ainsi que des représentants de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). C'est Christine Lagarde qui les a reçu en fin d'après-midi au ministère de l'Economie.

A la sortie, le patron du groupe Total a renouvelé son engagement de contribuer à hauteur de 102 millions d'euros (sur un total de 140 millions) au financement de la "prime à la cuve de fioul", fixée désormais à 150 euros par ménages (elle était de 75 euros en janvier dernier). Il a dit qu'il réfléchissait avec le gouvernement à son augmentation.

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, avait estimé dimanche que Total devait être une "entreprise plus citoyenne" et faire preuve de "solidarité" face à la hausse des prix des carburants.

Samedi, la socialiste Ségolène Royal avait appelé le gouvernement à "prélever les profits de Total, qui sont un bien collectif", afin d'investir "80% de ces profits dans les énergies renouvelables" et de "préparer l'après-pétrole". De son côté, Bertrand Delanoë s'est prononcé en faveur de prélèvements fiscaux importants sur Total dont les bénéfices augmentent grâce à la flambée des cours du pétrole. "Total, ce n'est pas possible qu'ils se goinfrent (...) qu'ils gagnent à ce point de l'argent sur une crise terrible et que d'une certaine manière on ne les taxe pas plus. Pour moi, c'est une évidence", a déclaré le maire de Paris lors du "Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro" diffusé dimanche soir. "Ils gagnent vraiment très très bien leur vie, de mieux en mieux surtout en ce moment donc je crois normal (d') être beaucoup plus offensif dans la redistribution, notamment avec une entreprise comme Total", a-t-il poursuivi. "Je suggère de demander pas mal."

Le président Sarkozy a annoncé fin mai une nouvelle augmentation, pour faire passer la prime de 150 à 200 euros, et le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, a suggéré mardi que Total finance cette nouvelle hausse.